Alors que la future réforme de la retraite prévoit une pension minimum de 1200 euros brut pour les carrières complètes, les personnes âgées isolées qui vivent actuellement avec des petites retraites nous expliquent à quoi ressemble leur quotidien.
Difficile de joindre les deux bouts
« On n’arrive plus à joindre les deux bouts. On n’a pas assez d’argent pour s’offrir ce qui nous plaît. On achète des pommes de terre, des pâtes, du riz, de la purée mousseline, on ne peut pas acheter de légumes ni de fruits, c’est trop cher. » Sophie, 93 ans, à domicile
Prendre les marques les moins chères
« Certains produits comme l’eau ou le beurre ont bien augmenté, les yaourts également. Du coup, je prends les marques les moins chères, les sous- marques et je suis obligée de changer de magasins et de produits. Mais certains produits premier prix ne sont pas très bons. Il y a aussi certaines choses que je ne peux plus prendre comme la confiture. », confie Liliane, 72 ans, accompagnée par les Petits Frères des Pauvres d’Accompagnement au Logement de Lille (59).
Aller dans les magasins discount
« Je vais de plus en plus dans les magasins ou rayons discount avec le coût de la vie qui augmente. », Francis, 63 ans, accompagné par les Petits Frères des Pauvres d’Accompagnement au Logement de Lille (59).
Se priver de repas…
« Quand c’est trop cher, je ne mange pas. Des fois, je n’ai pas assez d’argent à la fin du mois et ben je ne mange que deux fois par jour, je saute le repas du soir. », André, 76 ans, accompagné par les Petits Frères des Pauvres d’Accompagnement au Logement de Lille (59).
Moins se faire plaisir…
« Côté pouvoir d’achat, c’est dur et ça va être encore plus dur parce que les prix augmentent sans cesse et qu’on n’arrive plus à s’acheter ce qu’on veut. Avant j’achetais souvent du foie de génisse, c’est bon pour la santé. Aujourd’hui je peux en acheter seulement une fois par mois, je n’ai pas le choix c’est comme ça. Je ne suis pas à plaindre, il y en a des pires que moi je le sais et j’en connais. », Mauricette, 84 ans.
Réduire les repas…
« Vivre avec une petite retraite, c’est difficile. Quand je fais mes courses, il faut que je regarde tout en bas des rayons les produits les moins chers. Mais comme j’ai un problème de dos, je ne peux pas me baisser pour les attraper. Soit je m’en passe, soit je prends plus cher et je réduis mes achats. Au lieu de manger deux repas, je mange un repas par jour. », explique Michel, 71 ans, accompagné par les Petits Frères des Pauvres de Toulon (83). Devant les caméras de Brut, Michel avouait aussi être obligé de faire les poubelles : « La boulangerie tout à côté, ils jettent régulièrement du pain à la poubelle… et de récupérer du pain à la poubelle ».
Fini les petits plaisirs…
« J’ai senti que ça a augmenté, tout augmente. Je n’achète plus les petits beurres au chocolat, je mets plus de confiture, plus de beurre sur mes biscottes. Plus de petits plaisirs superflus. Heureusement qu’on est âgé, on n’a plus de grands besoins comme les jeunes. », relate Mireille, 84 ans.
Des fins de mois compliquées
« J’ai reçu 100 euros, ça m’a aidé à payer mon loyer mais la fin du mois c’est très compliqué, tout est cher : la farine, les pâtes, tout, tout a augmenté. Les produits de première nécessité, si ça continue, ils vont être inabordables pour nous. », déplore Patricia, 61 ans, accompagnée par les Petits Frères des Pauvres d’Accompagnement au Logement de Paris Saint-Maur (11e).
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