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Éviter l’isolement : comment passer une retraite sereine et bien entouré ?

A la retraite, maintenir les liens sociaux est primordial pour éviter, à terme, de se retrouver isolé. © Raphaëlle Trecco / Petits Frères des Pauvres
A la retraite, maintenir les liens sociaux est primordial pour éviter, à terme, de se retrouver isolé. © Raphaëlle Trecco / Petits Frères des Pauvres

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Après une vie professionnelle bien remplie, voici la retraite qui se présente. Si pour nombre d’entre nous, cette nouvelle étape est très attendue, pour d’autres, elle peut être angoissante. Comment s’occuper désormais ? Comment maintenir des contacts sociaux riches ? Quelques conseils pour une retraite en toute quiétude et bien entourée.
À l’heure de la retraite, on dispose désormais de tout son temps pour se consacrer à ses passions (jardinage, lecture, bricolage ou encore tricot), on peut aussi voyager ou suivre des cours, des conférences ou encore faire du sport. Bref, l’éventail des possibilités est large. 
 
Mais, pense-t-on aussi à entretenir ses relations avec ses voisins, ses amis ou des associations ? Pas forcément… et pourtant, c’est recommandé… par les médecins ! Notre gériatre, le Dr Antoine Piau, auteur de « Quand je serai vieux, tout ira bien » (éditions Hachette), explique que lorsqu’on vieillit, on doit être particulièrement vigilant à maintenir ses relations sociales. « À l’école, puis au travail, il y a une socialisation « forcée ». Mais lorsqu’on vieillit, on va être de moins en moins stimulé, le cerveau va s’appauvrir petit à petit. Ce n’est pas tant que c’est plus important avec l’avancée en âge, c’est qu’il va falloir faire plus d’efforts pour le maintenir. On sous-estime l’importance des relations sociales et lorsqu’on le réalise, c’est tardif et cela demande plus de travail… Plus on est désociabilisé, plus c’est dur de reprendre. », précise le gériatre.
 
On l’a compris, c’est donc bon pour notre cerveau de maintenir des relations sociales…

Les facteurs d’isolement au cours d’une vie

Mais maintenir des relations sociales avec sa famille, ses amis, ses voisins ou encore des associations locales toute sa vie, c’est aussi s’assurer d’éviter un jour de se retrouver isolé
 
De ce que nous avons pu constater au cours de nos différents rapports, et notamment celui de 2019, « Isolement et territoires », l’isolement relationnel qui est le fait d’être plus ou moins exclu des cercles sociaux principaux (familial, amical, de voisinage, associatifs et professionnels) pourrait s’expliquer par 4 principaux facteurs :
  • les deuils : aussi courante soit-elle, cette perte du conjoint et ce deuil après une vie commune de parfois plus de 50 ans n’en est pas moins un véritable traumatisme, dont l’une des conséquences est l’isolement relationnel.
  • les déménagements : on retrouve à plusieurs reprises des personnes ayant déménagé au moment de leur retraite, pour des raisons diverses : se rapprocher de sa famille, se rapprocher de la ville ou au contraire aller s’installer au bord de la mer ou à la campagne, avec comme conséquence une coupure avec son tissu relationnel habituel.
  • l’évolution d’un quartier : une autre situation expliquant l’isolement relationnel de personnes vivant depuis longtemps dans un même quartier ou cadre de vie est que ce quartier a beaucoup changé. Ces changements sont eux-mêmes variés : une zone rurale qui est devenue urbanisée, une population qui a été entièrement renouvelée (les anciens ne sont plus là), une nouvelle population qui change les repères.
  • la faible sociabilité entre voisins : une quatrième et dernière situation se retrouve fréquemment décrite dans les témoignages des aînés semblant causer un isolement relationnel : la dégradation des relations de voisinage. De nombreux aînés font état de relations de voisinages très limitées, voire inexistantes en comparaison avec ce qu’ils ont connu par le passé. 
Ces 4 phases de vulnérabilité dans la vie d’une personne peuvent, petit à petit, faire basculer dans l’isolement. 

Comment éviter l’isolement ?

Dans les phases de vulnérabilité, il est essentiel de bien s'entourer... © Raphaëlle Trecco / Petits Frères des Pauvres

En tant que jeune retraité, il est encore assez facile de maintenir des contacts sociaux. L’entourage familial est présent, les amis également. 36 % des plus de 65 ans sont aussi bénévoles dans une association (étude France Bénévolat-IFOP-Crédit Mutuel, 2013).

Mais plus on vieillit, plus on peut parfois perdre en autonomie et faire face à des problèmes de santé, des deuils… Dans ces cas-là, le lien social peut être plus difficile à créer ou à maintenir. 

Pour notre gériatre, la personne âgée doit tenter de se fixer des objectifs atteignables, comme essayer d’aller manger une fois par semaine dans une association avec d’autres gens. Les Petits Frères des Pauvres, qui luttent contre l’isolement des personnes âgées, organisent d’ailleurs régulièrement des sorties, activités collectives, vacances… pour recréer du lien social

Par ailleurs, s’il est parfois difficile d’éviter les 4 facteurs d’isolement que l’on a vu précédemment, il est de notre ressort de faire en sorte que ces évènements ne nous poussent pas vers la mort sociale. 

Ainsi, dans le cadre d’un deuil par exemple, on redoublera de vigilance en s’entourant particulièrement pendant cette période de vulnérabilité. Famille, amis ou encore associations d’aide au deuil peuvent être d’un grand secours. 

Si l’on est amené à déménager, on veillera à bien se reconstituer de nouveaux liens de sociabilité via des organisations locales, des fêtes de voisins, des associations sportives, culturelles ou solidaires… 

Enfin, on n’oublie pas de rester au fait des dernières technologies. Alors que 3,6 millions de personnes âgées sont toujours exclues du numérique (baromètre Solitude et isolement quand on a plus de 60 ans en France en 2021), on sait aujourd’hui combien Internet est un outil précieux d’aide au maintien du lien social et combien la société se numérise rapidement.

Et si vous vous demandez comment bien vieillir, les astuces du Dr Piau à découvrir en bas de l’article !

 

 

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Audrey Achekian
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