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« Quand on y regarde de près, on ne peut plus exclure. De manière globale, on peut toujours généraliser, mais quand on prend en compte la situation de chaque personne, on a un autre point de vue. On se situe dans un rapport de personne à personne et c'est merveilleux ! ».

Régine F. – bénévole à la Fraternité Paris Saint-Maur.« Quand je suis arrivée ici, c’est une activité qui m’a tout de suite plu : essayer d’adoucir le sort de cette catégorie de personnes, de réparer une injustice qui leur était faite me convenait parfaitement… ». Lorsque, en mai 1998, Régine F., 49 ans, rejoint l’équipe de bénévoles de Centre Saint-Maur qui accompagne des personnes sans domicile fixe à Paris, elle se retrouve à la permanence d’accueil.En première ligne : la bénévole doit faire patienter les personnes qui se présentent, la plupart venant de la rue, d’autres dont le suivi vient de commencer et qui attendent tout des petits frères, craignant de se retrouver sans toit ; d’autres encore, des personnes accompagnées qui viennent solliciter l’association ou tout simplement dire bonjour ! Ajoutez à cela le téléphone qui n’arrête pas de sonner et vous aurez une idée de la pression qui règne dans la salle d’attente bondée…Politesse exquise et doigté de fée, humour indécrottable et bienveillance inaltérable… : Régine fait merveille et excelle à transformer ce (long) moment de tension « où tout le monde est excédé » en temps d’attente souriante ! « Je pense qu’ici on est tous en phase, apprécie-t-elle. Chacun regarde l’autre, vraiment très démuni, avec une certaine bienveillance et sans condescendance. » Deux ans plus tard, on lui propose de participer à la « commission d’attribution des logements ». Régine, qui dans une autre vie a été clerc de notaire, semble la personne la mieux indiquée pour défendre des candidatures de personnes qui recherchent un logement durable. Régine qui s’était bien juré de ne plus « faire de travail administratif », accepte d’occuper une place charnière, même si elle peut paraître ingrate, dans l’itinéraire des « candidats ». Elle rejoint l’équipe qui monte des dossiers à destination des partenaires internes, – la fondation Bersabée – et externes à l’association. À la Fraternité Paris Saint-Maur, le pôle« Habitat et accompagnement » se concentre sur la recherche de logements adaptés à chaque personne en fonction de ses handicaps et de ses ressources, ce qui suppose de suivre les candidatures, d’aider la personne au moment de son relogement, d’assurer l’accompagnement social lié au logement, mais aussi l’accompagnement global propre aux petits frères. Régine se qualifie de« passeur », elle serait plutôt du genre avocate… de causes très délicates ! Il s’agit, « de montrer [aux “bénévoles logement” de Bersabée], que le candidat est apte à occuper un lieu en bon père de famille, si j’ose dire, sans poser trop de désagrément à l’entourage, de trouver les arguments pour convaincre l’interlocuteur que cette personne, même si elle est passée par la rue, est stable ».Encore plus complexe est le travail de « montage » de dossiers de candidature pour le parc de logements sociaux, quand on connaît la pénurie d’habitations à loyer modérés (HLM) à Paris (1). À la direction Logement et habitat de la ville de Paris, une commission d’attribution siège une fois par mois avec des critères très précis. Et il faut être roué aux subtilités administratives pour rédiger une candidature susceptible d’obtenir un avis favorable. L’angle adopté est évidemment de présenter chaque situation de manière positive : « On ne fait pas forcément dans la subtilité », constate Régine, qui excelle dans l’art du détail « qui fait mouche » : « Je fais en sorte qu’en lisant le dossier ils aient à appréhender une personne et non un “cas”. ».En décembre 2005, les petits frères participent au plan « Grand froid » : il s’agit de trouver un occupant aux logements vacants dans le parc locatif de la fondation Bersabée : de préférence des personnes hébergées dans des hôtels au mois en attendant un logement. Tout le réseau associatif est mobilisé. C’était le branle-bas de combat, à Saint-Maur, se souvient Régine. « Nous avions davantage de candidatures que les autres implantations » : seize, soit autant que d’appartements vacants : « Nous avions en tête des visages de personnes qui seraient peut-être bientôt chez elles et ça nous donnait une énergie incroyable ! ». Treize ex-SDF seront effectivement relogés. Parmi elles, Doris, « une personne sociable, assez gaie, qui a des idées bien tranchées et du ressort ». Doris est alors hébergée dans un hôtel du XIe arrondissement, au confort rudimentaire. Elle souffre d’une maladie respiratoire sévère et il paraît difficilement envisageable qu’elle passe un troisième hiver dans une chambre mal chauffée. Idéalement, elle souhaitait un logement avec vue sur une rue très animée et un balcon pour pouvoir jardiner.Un nom sur une boîte aux lettres.Il a fallu faire preuve d’une grande diplomatie, mâtinée de fermeté, pour convaincre la nouvelle locataire, installée dans ses murs en févier 2006, qu’elle pourrait s’habituer au calme de son deux pièces – avec balcon – situé à quelques enjambées de la place Gambetta, un quartier très vivant de l’est parisien. Doris regrettait presque la vie semi-communautaire de l’hôtel, a eu du mal à payer son loyer régulièrement. Régine est allée la voir pour lui donner quelques règles de base de gestion de budget. Doris a liquidé sa dette à la date prévue, parle de se faire installer le téléphone et un congélateur. Un nom sur une boîte aux lettres est quasiment miraculeux pour des personnes disposant de peu de ressources. Alors, « voir des visages s’éclaircir, lire l’incrédulité dans les yeux, entendre des “merci” au moment des visites » est particulièrement gratifiant, estime la bénévole concernée qui, depuis 2003, siège au comité de gestion de la fondation Bersabée afin de participer à la réflexion sur la politique de logement de l’association et « élargir son horizon ».1. L’Île-de-France recense 30 % de la demande d’HLM hexagonale, soit 250 000 demandes en instance.EN SAVOIR +QUELLE ACTION ?Dans l’itinéraire relogement d’une personne en précarité, accompagner l’étape finale : la recherche d’un lieu et l’installation dans un logement durable et définitif.OÙ ?À Paris.RÉSEAUX MOBILISÉSLes partenaires internes de l’association : la fondation Bersabée, Champ-Marie, association de médiation locative, les unités de logements transitoires Vincent-Compoint et Eugène-Carrière ; les partenaires externes : les bailleurs sociaux, la direction Logement et habitat de la ville de Paris…SIGNES PARTICULIERSLe bénévole doit connaître les procédures et les partenaires, savoir monter un dossier de candidature pour le parc de logements sociaux ou les demandes d’entrée en résidence pour personnes âgées.Qualités requises : connaissance des partenaires internes et externes, qualités rédactionnelles, savoir argumenter et présenter les choses de manière positive, être curieux et bienveillant.

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Audrey Achekian
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