Les feuilles pointillées défilent au rythme de la manivelle activée par la princesse de Barouline, pour le plus grand plaisir des personnes âgées. Photo S.G.« Mon manège à moi, c’est toi. Je suis toujours à la fête, quand tu me tiens dans tes bras ». A la « Maison du Manier », située dans le douzième arrondissement, une vingtaine de personnes âgées a le sourire jusqu’aux lèvres. Certains osent même pousser la chansonnette. Les plus timides attendent les dernières notes pour applaudir Pascale à l’orgue de Barbarie, surnommée la « princesse de Barouline » dans sa longue robe noire. Un clin d’œil à son grand-père russe.L’initiative s’inscrit dans le cadre des journées estivales organisées par l’association des petits frères des Pauvres. Le concept : égayer les journées des personnes âgées de plus de 50 ans isolées qui, bien souvent, ne partent pas en vacances. L’association propose une journée complète, apéro, déjeuner et activité compris. Trois maîtres-mots : le lien social. « Ici, c’est les fleurs avant le pain », résume Xavier Poirot, bénévole de l’association.Un air de famille« On compte les jours jusqu’à la sortie », confie Renée. Malvoyante, elle a pourtant les yeux qui pétillent quand elle se dit « la plus heureuse de parler, discuter, relativiser ses malheurs ». Il y a quatre ans, elle a fait la connaissance de Francine et Maggy dans une réunion organisée par les petits frères des Pauvres. Désormais, les trois amies partagent coups de fils, souvenirs et chocolats. « Qu’est-ce que je peux faire pour supporter la solitude ? Tricoter des chaussettes ? J’en ai 100 chez moi ! », plaisante à moitié Maggy.« Les petits frères m’ont pris avec eux, c’est comme ma famille », complète Francine, qui ne voit plus que ses deux enfants mariés de temps en temps. Un constat similaire pour Naïma Dedjaoui, en service civique, qui s’occupe d’eux : « ils me racontent leur vie dans leur maison de retraite, moi je leur explique pourquoi je suis ici ». L’énergie communicative de la jeunesse suffit à tisser le lien intergénérationel. « Quand ils nous voient arriver, ils sont émerveillés. Ils me disent Enfin des jeunes ! », confie l’étudiante de 19 ans.Le prochain rendez-vous est fixé au 16 août avec un tournoi de belote et un concert de guitare. « Il y a deux ans, un introverti a demandé à utiliser la guitare à la fin d’un concert. D’un coup, il s’est mis à jouer comme Django Reinhardt ! C’est lui qui jouera mercredi prochain », annonce Xavier Poirot. Quelques notes qui soufflent comme un air de libération pour les grands esseulés. Suzie GeorgesSource : la Marseillaise
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