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Les petits frères des Pauvres, en campagne contre la solitude des champs

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L'association, qui fête ses 70 ans, cherche à se développer dans des zones rurales pour lutter contre l'isolement.

« Des fleurs avant le pain », professait Armand Marquiset, le créateur de Petits Frères des pauvres. 70 ans après la naissance de l’association, le 19 avril 1946, dans un petit local de concierge parisien, la devise de cet ardent défenseur du soutien affectif pour lutter contre la solitude des aînés et la pauvreté relationnelle reste d’actualité. Si l’élan de fraternité semble intemporel, le contexte a cependant bien changé.Au lendemain de la guerre, dans une France en reconstruction, les yeux rivés sur sa jeunesse, la sollicitude pour les « vieillards » délaissés semblait à contre-courant.Aujourd’hui, l’association diffuse son message dans une France où les plus de 60 ans représentent plus d’un quart dela population. « La solitude est un phénomène en constante augmentation. Un quart des personnes âgées de plus 75 ans sont aujourd’hui dans une situation d’isolement, ce qui représente 1200 000 personnes», souligne le président de l’association, Alain Villez.Face au défi démographique du vieillissement, les Petits Frères des pauvres ont pour ambition de doubler leurs équipes dans les cinq années à venir et développer les douze fraternités régionales mises en place en 2015.Un projet rendu possible par une montée en puissance de leur cause depuis la terrible canicule de 2003 qui mit en lumière le drame de l’isolement des aînés.En 2015, l’association a ainsi récolté 21 millions d’euros de dons et touché 26 millions de legs. Elle accompagne plus de 36 000 personnes grâce à ses 11 000 bénévoles et quelque 500 salariés. Conscients que la solitude ne touche pas seulement les grandes villes, les Petits Frères des pauvres s’emploient désormais à déployer les bonnes volontés dans les zones rurales moins accessibles. En croisant des données sur la précarité et la démographie, l’association a repéré sur la carte de France des « zones blanches» peu ou pas couvertes. Comme le Sud-Ouest qui affiche un taux de vieillissement élevé avec 11% de plus de 75 ans. « On peut crever de solitude en ville comme en milieu rural mais il est moins facile de demander de l’aide quand on vit loin de tout ou dans un canton où il y a plus de pudeur à montrer que l’on va mal » , pointe Jean-Luc Brustis, directeur régional Sud-Ouest pour les petits frères des Pauvres.« C’est un puits sans fond »Ce dernier travaille notamment au renforcement d’une petite équipe de bénévoles en sud Gironde, dans une zone très rurale marquée par un fort taux de pauvreté. « On y trouve des personnes âgées avec des petites retraites, souvent issues du milieu agricole. Si nos choix étaient dictés par une règle économique, cela ne vaudrait pas le coup de s’investir à cause des kilomètres à parcourir en voiture pour voir une seule personne ou la difficulté de constituer une équipe. Mais c’est une manière d’être présent auprès des personnes âgées disséminées dans les campagnes.Nous nous devons aussi de soutenir ces fragilités-là. »Parmi les nouveaux visages croisés par ses équipes, il se souvient notamment de celui de Claude, un Parisien exilé près du bassin d’Arcachon pour sa retraite. Après quelques années passées à retaper une vieille bicoque et le départ de sa femme dans une maison de retraite médicalisée, ce septuagénaire s’est retrouvé désespérément seul. Une dispute de voisinage pour une obscure histoire de chute d’arbre avait mis fin à son dernier espoir de nouer des contacts dans son entourage immédiat.Ou encore de Geneviève, 85 ans, cloîtrée dans sa maison des Pyrénées-Atlantiques et dont le beau jardin s’était transformé en prison végétale, faute d’entretien. Hormis quelques mots échangés avec le postier ou une auxiliaire de vie, la vieille dame n’avait pas eu de véritable conversation depuis des mois. Jusqu’à ce que deux bénévoles de l’association lui redonnent une place dans la société.Au coeur de la Nièvre, Hélène Cabarat, agricultrice à Prémery, a pour sa part mis sur pied une petite équipe d’une quinzaine de bénévoles avec le soutien des « petits frères ». « Nous allons dans des maisons où personne n’entrait plus.La solitude est parfois plus cruelle dans le monde rural où l’on peut regarder par sa fenêtre sans voir âme qui vive de la journée, explique-t-elle. Cet isolement est accru quand on est dans une situation précaire ou que l’on ne peut plus se déplacer à cause de la maladie ou de l’âge. »Son équipe, qui s’appuie également sur le dispositif Mona Lisa (MObilisation NAtionale contre l’Isolement des Âgés), prend désormais des nouvelles de quelque 180 personnes. Anciens agriculteurs, ex ouvriers ou néo-ruraux éloignés de leur famille, ils vivent pour la plupart avec des petites retraites. Une soixantaine d’entre eux a renoué à la vie sociale grâce à des visites à domicile. Les autres reçoivent des coups de téléphone ou se retrouvent une fois par semaine au « café des petits frères ».Comme Alain, un habitant de Prémery, « qui ne sortait plus du tout de chez lui » ou Michelin, 80 ans, « qui ne mangeait même plus alors que tout le monde pensait que son fils s’en occupait ».Le premier a retrouvé le chemin vers l’extérieur et la seconde celui de la table. Pour repérer ces âmes solitaires, les bénévoles se sont mis en lien avec le centre social, la mairie, les médecins ou encore les pharmaciens.Mais lutter contre la solitude en zone rurale, « c’est un puits sans fond, relève Hélène Cabarat. C’est pourquoi nous travaillons aussi à créer une dynamique pour rendre les gens plus sensibles à leurs voisins et ne pas être seuls à agir. Avec un peu d’attention, de joie, de tendresse, on fait des merveilles.»Le Figaro – Agnès Leclair – 29 avril 2016 

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Audrey Achekian
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