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La France à l’épreuve du grand âge

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Dix ans de débats et autant de commissions, des linéaires de rapports et d’avis d’experts. Et au final une loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, entrée en vigueur le 1er  janvier, qui, faute de moyens, ne répond pas au défi du choc démographique.

La France compte déjà davantage de personnes de plus de 60 ans que de moins de 20 ans. Et cette tendance va s’ac­célérer du fait de l’augmentation de l’espérance de vie  : le nombre des plus de 85 ans (1,4 million actuellement) va quasiment ­quadrupler d’ici à 2050.Heureusement, la grande majorité vieillit et vieillira dans de bonnes conditions. Mais ce n’est pas le cas de tous. Aujourd’hui, 1,2 million de personnes âgées souffrent de perte d’autonomie. Ce chiffre doit doubler d’ici à 2060. Pour elles, la loi ne va pas changer grand-chose, même si elle présente déjà le mérite d’exister.« Ne minimisez pas les avancées de ce texte. L’allocation personnalisée d’autonomie à domicile progresse de 13  %, alors que jamais elle n’avait augmenté. Notre loi rend les aidants visibles, instaure un droit au répit, met l’accent sur la prévention et l’adaptation des logements… », défend Laurence Rossignol, la secrétaire d’Etat chargée de la famille, de l’enfance, des personnes âgées, et de l’autonomie.Soit, mais les 700 millions d’euros mobilisés paraissent bien maigres face aux besoins. « Les sommes mises sur la table sont nettement insuffisantes pour soulager les familles en les aidant à financer une place en éta­blissement ou à maintenir leur proche à domicile », regrette Joël Jaouen, président de France Alzheimer.Le texte fait l’impasse, en effet, sur deux questions essentielles  : celle du financement de la perte d’autonomie et celle du coût des maisons de retraite. « Pour diminuer le reste à charge en établissement, il faut pouvoir mobiliser 1,5 milliard d’euros par an. Tant que l’Etat n’a pas retrouvé de marges de manœuvre budgétaires, cela ­semble difficile », justifie Mme Rossignol.« La préoccupation grandit »Ce constat ne devrait pas rassurer les Français  : 78,6  % considèrent que la perte d’autonomie des personnes âgées est un sujet important, et une écrasante majorité (84,2  %) plaide pour une réforme assurant un financement pérenne, selon le baromètre réalisé par l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance (Ocirp­), France Info et ­Le Monde, publié à l’occasion du huitième débat sur la perte d’autonomie ­organisé à la Maison de la radio, à Paris, le 21 janvier.« La préoccupation des Français sur cette question grandit, car les jeunes seniors sont aujourd’hui des aidants. La perte d’autonomie, ils la voient à l’œuvre, ils en mesurent les conséquences financières et psychologiques. Cela les inquiète aussi car ils se demandent comment leurs enfants, qui ont du mal à entrer sur le marché du travail et devront rester en activité plus longtemps, pourront à leur tour les prendre en charge », explique Sandra Hoibian, directrice du pôle évaluation et société au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).Difficile à vivre, la perte d’autonomie tourne rapidement au casse-tête financier. Une personne placée dans un établissement privé non lucratif devra débourser – après déduction des aides – 1 478 euros chaque mois, selon le cabinet d’audit KPMG, qui réalise tous les ans un observatoire des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Soit bien plus que les 1 306  euros de pension de retraite moyenne. Et encore, la facture est nettement plus salée dans des structures privées lucratives.« Il faut une régulation publique des tarifs des établissements, de leur gestion. La loi ne traite malheureusement pas ce sujet. Ces structures doivent aussi améliorer leurs services, et donc leur image, en embauchant davantage de personnels, en mettant l’accent sur les soins alternatifs… », souligne l’économiste Philippe Crevel.En attendant, il n’est pas étonnant que les familles tout comme les pouvoirs publics promeuvent le « bien vieillir à domicile ». Par choix, bien sûr (77  % des Français souhaitent passer leurs vieux jours chez eux plutôt que d’intégrer un établissement) et pour des raisons économiques, le reste à charge étant nettement moins élevé.6 milliards d’euros d’aide informelleMais si cette solution est moins coûteuse, c’est grâce aux conjoints, aux enfants, qui s’éreintent en se transformant en auxiliaires de vie. Sans bruit, les aidants participent au financement de la dépendance. Sans eux, le système ne tient pas.« Une étude a évalué à 6 milliards d’euros par an l’aide informelle des aidants. Cela nous donne une bonne idée, même si ce chiffre est à prendre avec précaution car dans les heures qu’ils déclarent ­dédier à leur proche, il y a des heures d’aide effective et d’autres durant lesquelles ils ne se consacrent pas exclusivement à leur proche », explique Marie-Eve Joël, professeur à l’université Paris-Dauphine.Pourtant, la solidarité nationale joue déjà. Les dépenses publiques consacrées à la perte d’autonomie atteignent 21 milliards d’euros par an. Malgré cet effort de la collectivité, et sans compter le coût de l’aide informelle, les familles concernées en sont pour leur poche de plus de 7 milliards d’euros, car si les soins sont presque intégralement remboursés, ce n’est pas le cas des dépenses d’hébergement.Or, cet effort va aller croissant. Non seulement les dépenses vont naturellement gonfler avec le vieillissement de la population – pour atteindre 51,6 milliards d’euros en 2060, soit 2,6  % du PIB – mais la part à la charge des ménages grimpera pour en représenter quasiment un tiers, soit… 16,5 milliards, selon les prévisions de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

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Audrey Achekian
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