Décrétée grande cause nationale, la solitude est d’autant plus difficile à vivre durant la période des fêtes.Je me suis retrouvée seule face à mon destin, dans une maison vide, après le décès de mon mari en 2009, se souvient Antoinette Renard. Mon fils habitait à l’étranger, ma famille en province. Vous vivez à longueur de journée avec votre peine et vous n’avez plus envie de sortir. » Après de longs mois de solitude, cette Courneuvienne de 69 ans décide de porter assistance à ses voisins malades : «Je leur faisais leurs shampooings, les accompagnais à la pharmacie. Ça m’a permis de me remettre tout doucement, de penser à autre chose. »Et puis, un jour, Lucie Voirin, du club Cachin, la contacte pour l’inciter à adhérer. Le jour de son inscription, le personnel de la maison Marcel-Paul l’encourage à participer à un projet de documentaire sur l’histoire de La Courneuve. «Le film m’a incitée à faire d’autres activités qui m’ont redonné le goût de vivre», confesse Antoinette.Malheureusement, tout le monde n’a pas la même capacité à rebondir. Quatre millions de Français (dont 16 % de plus de 60 ans et 25 % de plus de 75 ans) se trouvent dans une situation d’isolement objectif, c’est- à-dire entretiennent des relations personnelles moins de deux ou trois fois par an*. La solitude augmente en effet avec l’âge, mais aussi avec la dépendance. 10 % des personnes de plus de 60 ans seraient en perte d’autonomie. La dépendance, la maladie, le décès des amis, mais aussi l’abandon de la famille précipitent la solitude.«Le chagrin principal, c’est quand les enfants ou les petits-enfants ne viennent pas vous rendre visite», confirme Estelle, 54 ans. Membre de l’équipe de bénévoles des petits frères des Pauvres (PFP), elle participe à l’accompagnement de 200 personnes en Seine Saint-Denis. Selon la Fondation de France, «la banalisation de la monoparentalité, l’augmentation du célibat, la mobilité résidentielle, le desserrement des relations intrafamiliales ne permettraient plus à la famille de jouer le rôle qu’elle a tenu durant des décennies. Tout se passe comme si les réseaux de socialisation – famille, amis, collègues, voisins, vie associative – ne parvenaient plus à entretenir des liens solides et durables». Un phénomène qui touche une partie importante de la population à partir de 40 ans. Un million de Français de moins de 50 ans et 2 millions de moins de 60 ans sont en effet en situation d’isolement objectif. À La Courneuve, on compte 1 900 hommes seuls et 1 950 femmes seules, dont 40% de 65 ans ou plus (chiffres 2008).Julien Moschetti | Regards-Le Journal de La Courneuve N° 349 | 05/01/2012* Chiffres de 2010, source Fondation de France.
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