L’isolement touche aussi bien les femmes que les hommes, dans tous les milieux sociaux. Et aujourd’hui, les moins de 40 ans sont de plus en plus souvent concernés.Marcelle Maury, 92 ans, travaille bénévolement 20 h par semaine pour que d’autres se sentent moins seuls. L’après-midi, au 1er étage de la rue César-Franck à Nantes, Marcelle Maury effectue du secrétariat pour les petits frères des Pauvres. Elle travaille à la Fraternité depuis 2001. Entre 1989 et 2001, elle donnait son temps de retraitée de l’Université, au Secours Populaire.« Ma fille, si tu ne trouves pas une occupation, tu es foutue »Veuve depuis 35 ans, Marcelle Maury ne se voyait pas ne rien faire une fois à la retraite. La retraite – elle était secrétaire à la faculté des sciences – elle l’a prise à 65 ans, en 1985… Marcelle en a aujourd’hui 92. Elle habite son appartement, conduit sa voiture et marche une heure par semaine. Son terrain de prédilection, le parc de Procé. Les jours ouvrables, elle participe à l’administration de l’association Les petits frères des Pauvres. «Je ne me voyais pas rester chez moi pour nettoyer les carreaux,» sourit-t-elle : «Je me suis dit : ma fille, si tu ne trouves pas d’occupations, tu es foutue».Bien avant la retraite, en 1976, Marcelle Maury avait perdu son mari. Un marin. Pas question de se laisser aller. «Ça a été dur,» reconnaît-t-elle. «J’ai adhéré à l’association des veuves civiles – aujourd’hui ils appellent ça : association des conjoints survivants, me semble-t-il. À l’époque beaucoup de femmes veuves n’avaient droit à rien, ou presque. J’ai milité, j’ai fait parti du conseil d’administration, puis du bureau…» Marcelle Maury s’intéresse aux autres : «La relation avec l’autre me motive, la discussion. Même quand je regarde «Mots croisés» à la télé, je prends part au débat… à voix haute !».« La vraie solitude c’est quand on n’attend plus personne »La nonagénaire le reconnaît : elle a de la chance d’être en bonne santé et surtout, de pouvoir se déplacer en voiture. «La solitude c’est quand on n’attend plus personne» «J’ai eu deux interventions chirurgicales, je m’en suis sortie. Je n’avais pas dans la tête de devenir un légume. J’ai le sentiment que pour bien vieillir il faut de la volonté». Quant à la solitude, Marcelle dit même qu’elle aime ça, l’indépendance en tout cas.Jean-Pascal Hamida | Presse Océan | mardi 20 décembre 2011
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