Le Premier ministre s’était engagé à revoir les associations du Collectif (qui rassemble les principaux acteurs associatifs de la lutte contre l’exclusion par le logement), suite à leur mobilisation sur le Pont des Arts en novembre 2010. A la veille de l’été, elles n’ont pas été reçues. Même silence du Président de la République, qui n’a guère donné suite à notre demande de rencontre en janvier 2011…Face au mépris des plus hautes instances de l’Etat envers toutes les situations d’exclusion et de détresse sociale qui ne sont pas prises en charge, les associations veulent exprimer leur colère !Elles ont vu se multiplier, ces dernières semaines, des mesures d’une grande brutalité :Fermeture de places d’hébergement et d’hôtel, sans qu’aucune solution ne soit proposée aux personnes. Ces fermetures sont la conséquence de réductions budgétaires inacceptables en 2011 (- 41 millions d’€) et qui pourraient se poursuivre en 2012 (annonce d’une diminution de 64 millions d’€). Sachant que l’Etat fait lui-même le diagnostic d’un manque de places d’hébergement (ex : déficit de 13 000 places en Ile-de-France) sans vouloir en créer de nouvelles ;Remises en cause frontales du principe d’accueil inconditionnel pour les publics migrants et demandeurs d’asile. Alors que les capacités des Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA) sont notoirement insuffisantes (seulement 37% des demandeurs d’asile présents sur le territoire au 1er janvier 2010 ont été pris en charge), les restrictions budgétaires sur le dispositif d’accueil d’urgence remettent en cause le devoir d’accueil inconditionnel. Le Collectif dénonce les décisions discriminatoires de certaines préfectures (Calvados, Haut-Rhin, Vienne, Yonne, Moselle…) qui demandent aux associations de remettre à la rue les personnes migrantes, qui sont pourtant parmi les plus vulnérables ;Fragilisation extrême du secteur associatif, déjà fortement pressurisé. Ces coupes budgétaires exposent les associations à des difficultés croissantes pour venir en aide aux personnes qu’elles accueillent. La multiplication sur tout le territoire des annonces de licenciements et/ou de fermetures de structures montre qu’une nouvelle étape est franchie.Les associations du Collectif ont été invitées à participer à un énième rendez-vous, jeudi 30 juin, avec le secrétaire d’Etat au Logement dans le cadre de la Refondation (réforme du dispositif d’hébergement et de l’accès au logement lancée en 2009). Alors qu’elles ont joué le jeu du dialogue depuis deux ans, elles craignent que cette rencontre, comme les précédentes, soit en déconnexion totale avec les réalités de terrain et n’aboutisse à rien de concret (ex : toujours pas de perspective pour sortir de la gestion saisonnière de l’hébergement pour l’hiver 2011-2012, alors que la Refondation devait déjà régler ce problème pour l’hiver dernier).Quelles perspectives pour la Refondation et sa logique du « logement d’abord », en l’absence d’une offre de logements suffisante et accessible, notamment dans les zones les plus tendues ? Rappelons que plus de 3.5 millions de personnes sont non ou mal-logées en France, et plus de 18 700 ménages prioritaires dans le cadre du Dalo n’ont pas été relogés par les préfets au-delà du délai légal. Les orientations actuelles de la politique du logement ne font que renforcer nos inquiétudes : désengagement de l’Etat sur le budget des aides à la pierre et sur celui de l’Anah, remise en cause du conventionnement social dans le parc privé, politique de prévention des expulsions locatives au point mort…Le Collectif des associations demande aujourd’hui au Gouvernement un engagement extrêmement fort, à travers des moyens financiers suffisants pour faire face à la crise sociale majeure que nous traversons.>> Télécharger le communiqué de presse du Collectif des associations unies : 2011-06-29 Collectif des associations unies : le mépris – (PDF / 170 ko) –
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