Petits Frères des Pauvres : Pourquoi avoir décidé de participer à cette opération avec Étoilés & Solidaires et les Petits Frères des Pauvres ?
Justine Piluso : J’aime l’Associatif, j’ai toujours voulu faire du bénévolat et je n’en ai jamais eu le temps jusque-là. Comme j’ai plus de temps en ce moment, je saute sur l’occasion parce que ça me fait plaisir et que j’ai l’impression de faire avancer les choses à ma petite échelle. Je vous avoue que lorsqu’on m’a proposé cette opération, j’ai dit oui immédiatement. On a trop souvent l’habitude d’oublier les personnes isolées. C’est un sujet dont on parle peu alors que pour moi c’est un sujet très important. J’ai des grands-parents qui sont aussi un petit peu isolés alors ça me touche beaucoup. Si on respecte nos aînés, on se respecte davantage soi-même et les autres.
Petits Frères des Pauvres : Que ressentez-vous à l’idée de savoir que vos repas seront dégustés par des personnes qui sont isolées et démunies, qui n’ont pas forcément l’occasion de goûter souvent ce genre de repas ?
Justine Piluso : C’est pour ça que je fais de la cuisine ! Honnêtement, c’est ce qui me motive, c’est pour donner du plaisir aux gens, faire plaisir à leur estomac et à leur âme. Parce que je pense que la cuisine fait aussi du bien à l’âme (ou à l’esprit pour les non-croyants). Je crois que la cuisine fait du bien, c’est tout aussi jouissif qu’un bouquet de fleurs ou une journée au Spa.
Je suis sûre qu’un bon repas, de qualité, préparé avec amour, pourra leur faire du bien et pourra peut peut-être leur donner envie de cuisiner eux-mêmes !
Petits Frères des Pauvres : Vous êtes la seule chef à aller livrer directement les repas aux personnes âgées : pourquoi est-ce important pour vous ?
Justine Piluso : J’ai immédiatement accepté la proposition d’Étoilés & Solidaires d’aller livrer directement les repas aux personnes âgées. Mon moteur, c’est le sourire et la proximité des gens ! C’est comme ça que je garde mon rire et ma joie de vivre : plus je vois des sourires et plus je souris à la vie ! J’ai aussi sauté sur l’occasion en me disant que c’était un bon moyen de rencontrer les personnes. Sinon ce serait frustrant de cuisiner et de ne pas voir les dégustants. Et puis pourquoi pas, moi aussi donner du sourire aux personnes âgées. Eux me donnent leur sourire mais moi aussi j’essaie de le véhiculer !
Petits Frères des Pauvres : L’isolement des personnes âgées, c’est un combat qui vous touche ?
Justine Piluso : Effectivement, j’étais déjà sensible à l’isolement. C’est un fléau assez terrible. J’ai eu des grands-parents – aujourd’hui il ne m’en reste plus qu’un malheureusement- qui étaient isolés tous les deux en Italie et moi étant en France, c’était assez compliqué. Je trouve que les personnes âgées sont isolées même si elles sont entourées. Je pense qu’on les isole par la société d’aujourd’hui, par le regard qu’on a sur eux… Je crois que ce n’est pas facile d’être une personne âgée actuellement et même si on est entourée, on peut être sincèrement isolée. Personnellement, je suis touchée et… perturbée aussi car nous allons tous y passer ! Je pense qu’une société qui exclut et qui isole ses aînés, est une société malade.
Avec une opération comme Étoilés & Solidaires, cela peut peut-être faire changer les mentalités des jeunes. J’avais participé, étant plus jeune, à des ateliers de cuisine dans un Ehpad jumelé à une école maternelle : c’était magnifique, je n’avais jamais vu ça ! Je pense que c’est ce qu’il faut faire car les enfants n’ont aucun a priori, ils ne voient pas les différences et pour les personnes âgées, elles se sentaient revalorisées aussi. Il existe plein de projets de ce type qui peuvent faire avancer les choses !
Je pense que les personnes âgées sont isolées par la société d’aujourd’hui
Petits Frères des Pauvres : C’est important pour vous aujourd’hui de mettre votre notoriété à profit ?
Justine Piluso : Lorsque la notoriété est arrivée, je me suis dit que j’allais être écoutée et pouvoir véhiculer de bonnes idées. J’essaie de mieux faire consommer les gens, de les inciter au respect de la nature… Aujourd’hui, quoi de mieux que de mettre cette notoriété à profit pour des associations, des causes humanitaires ? J’ai presque envie que ma notoriété grimpe encore, rien que pour avoir une voix qui pèse davantage sur des sujets graves qui peuvent être résolus si tout le monde s’y met.
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