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6 façons de créer du lien avec une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer

Nos bénévoles ont trouvé 6 moyens pour créer du lien avec une personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer. © Margaux / Petits Frères des Pauvres
Nos bénévoles ont trouvé 6 moyens pour créer du lien avec une personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer. © Margaux / Petits Frères des Pauvres

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Les bénévoles de l’équipe dédiée à l’accompagnement des personnes atteintes d’Alzheimer ou maladies apparentées et de leurs aidants éventuels à Paris (75) regorgent d’idées pour communiquer avec des personnes atteintes d’Alzheimer et créer du lien. Vous êtes aidant et vous recherchez des solutions pour mieux prendre en charge un proche atteint d’Alzheimer ? Inspirez-vous de ces 6 moyens.

Par les sens :

« Quand j’ai commencé à accompagner Claude il y a 2 ans, malvoyant, qui vit en Ehpad, il était déjà dans un stade plus avancé de la maladie d’Alzheimer. Les premières visites, je pouvais encore avoir avec quelques échanges avec lui, sur des sujets très sommaires où il répondait brièvement. Puis rapidement, la parole s’est perdue. Il ne pouvait plus formuler une phrase entière. Nous sommes donc plutôt allés vers un accompagnement silencieux dans un premier temps. On allait dans le petit jardin de l’Ehpad où j’étais un peu ses yeux. On m’a dit que c’était quelqu’un qui adorait Paris et la nature donc je lui disais par exemple « là vous devez sentir le soleil sur votre visage, entendre les bruits des scooters, sentir les odeurs du marché non loin… » et ces échanges lui permettaient de se reconnecter via les autres sens. C’était très beau à voir, il se touchait le visage pour sentir le soleil, il souriait… Pour lui, c’était vraiment un bol d’air. Je le sentais plus apaisé en revenant de cette balade des sens car il s’affaissait légèrement en arrière sur son fauteuil. Il profitait du moment même sans discussion. », se rappelle Margaux, bénévole de Claude, 90 ans.

Par la musique :

« Lorsque la crise sanitaire est survenue, j’ai évoqué le cas de Claude en groupe de parole. Comment l’accompagner par les sens maintenant que les sorties étaient restreintes ? Les autres bénévoles de l’Association m’ont suggéré la musique… Dès la visite suivante, j’ai tenté… et après quelques adaptations pour voir le style de musique qu’il aimait, ça a fonctionné. Je commence toujours par la même chanson, « Les Copains d’Abord » de Georges Brassens, pour le reconnecter au moment de l’accompagnement et pour qu’il me reconnaisse. Je sais qu’il aime cette chanson parce qu’il tape des mains et des pieds, ça le détend ! Je lui parle aussi un peu entre deux musiques, je l’imagine rockeur, je le fais rêver en lui imaginant un passé de grand musicien et je vois que ça le flatte ! Parfois je mets des musiques qui semblent lui rappeler des moments douloureux alors je change rapidement, d’autres fois il me cite un prénom en entendant une chanson…Cela le replonge dans le passé et c’est émouvant… », témoigne Margaux, bénévole de Claude, 90 ans.
 
Pour Isabelle, bénévole de Danièle, 82 ans, les visites ont un temps tourné autour du chant lorsque la parole de Danièle s’est raréfiée : « J’ai acheté une petite enceinte et un ipod où j’ai mis des musiques classiques des années 50, 60, 70,80… je savais qu’elle aimait bien chanter. J’ai aussi imprimé les paroles de ces titres, en gros caractères, et on chantait ensemble. Elle ne parlait plus vraiment mais elle arrivait à chanter et certains résidents de l’Ehpad entonnaient même parfois avec nous. »

Par l’échange et les sorties : 

Une pause café entre Margaux et Evelyne. © Margaux / Petits Frères des Pauvres
« J’accompagne Evelyne depuis 3-4 mois. Elle n’a pas de hobby particulier comme la musique ou la lecture mais j’ai découvert qu’elle adore sortir, aller dehors, discuter… Depuis qu’il fait meilleur et que les cafés ont rouvert, on prend du temps pour sortir et boire un café en bas de chez elle. On se reconnecte un peu à la vie ! À chaque fois quand j’arrive, elle est un petit peu éteinte et paraît agacée… Il faut dire qu’elle n’a pas fréquemment de visites à part celles de sa fille. Dès que je lui propose d’aller boire un café dehors -c’est quelque chose de tout simple- mais je vois que son visage s’illumine ! Elle met alors 40 minutes à se préparer, elle veut absolument être bien coiffée avec un bonnet, changer de tenue… Le moment de sortir est très important pour elle. La discussion tourne autour des gens qu’elle connait dans la rue, de ses souvenirs, de nos points communs… Elle est aussi très fière de se balader avec moi. Elle me dit explicitement qu’elle passe des bons moments avec moi et elle les raconte à sa fille ! », Margaux, bénévole d’Evelyne, 83 ans. 
 
Dès que je lui propose d’aller boire un café dehors, son visage s’illumine !
 
« Pendant la crise sanitaire, j’ai malheureusement dû interrompre mes visites en présentiel auprès de Simone et j’ai poursuivi un accompagnement par téléphone. Ce n’était pas évident à mettre en place. La maladie d’Alzheimer s’accompagne de troubles de l’expression en raison des pertes de mémoire. Alors les appels ne duraient pas longtemps, j’essayais de stimuler Simone pour qu’elle s’exprime. Comme je connais bien son appartement – qu’elle adorait, où elle se sentait bien- je m’appuyais sur son environnement pour faciliter notre conversation : les rayons du soleil par la fenêtre, la terrasse arborée de l’immeuble d’en face etc…. C’est important de connaitre l’histoire de la personne que l’on accompagne. Ainsi, on sait ce qui va l’intéresser, toucher sa sensibilité, déclencher une réaction. On connaît aussi les sujets qu’il faut éviter. Ensemble, on brodait autour de tout et de rien. Consciente de ses pertes de mémoire qui l’agaçaient, de ces mots qui ne venaient pas, nous riions ensemble en faisant des pirouettes de mots. La force de l’humour est de redonner de l’énergie en dédramatisant l’instant » relate Christiane, bénévole de Simone, 90 ans.

Par les arts créatifs comme les dessins, l’écriture… : 

Des mandalas et dessins réalisés à quatre mains par Danièle et Isabelle. © Isabelle / Petits Frères des Pauvres

« Lorsque Danièle s’est arrêtée de chanter, j’ai cherché ce que je pouvais faire d’autre. J’ai pensé aux dessins ou à l’écriture, notamment parce que Danièle a été auteur de plusieurs livres. Je cherche des coloriages et des mandalas sur Internet que j’imprime ensuite. Elle était très attachée à son chat, donc j’ai toujours quelques coloriages de chat parmi le reste. J’ai aussi acheté des feutres à l’eau que je lui propose à chaque visite. Nous dessinons « à quatre mains » : chacune son tour nous faisons des propositions ou suivons la dernière action. Quand ça bloque pour le dessin, je prends une feuille blanche et j’écris le début d’une comptine, d’un poème, d’une chanson et ça la lance dans l’écriture. Elle aime aussi beaucoup tout ce qui est question à résoudre : je peux lancer des séries de chiffres, de lettres et elle continue. Quand elle n’a plus envie d’écrire, je propose parfois une forme et ça la relance. », décrit Isabelle, bénévole de Danièle, 82 ans.

Nous dessinons « à quatre mains » : chacune son tour !

Par le toucher :

« Après le 1er confinement, quand les Ehpad ont permis les visites après des mois de crise, la première fois où nous nous sommes revues, c’était à travers une vitre en plexiglas. Il y avait Danièle et l’animatrice. J’ai mis les mains sur le plexiglas et elle a répondu en mettant ses mains contre les miennes à travers la vitre. On essaie de trouver des solutions… », révèle Isabelle… « Ces derniers temps, Danièle choisissait bien un feutre quand je les lui proposais, mais ça s’arrêtait là. Alors j’ai essayé autre chose. J’avais ma liseuse où il y a beaucoup de poésie, et j’en ai choisi qui pouvaient l’intéresser, en très gros caractères pour qu’elle puisse les lire en même temps que je les lisais à haute voix, assise à côté d’elle. Je tenais la liseuse d’une main et Danièle s’emparait de mon bras, ma main. Le regard était tantôt sur moi, tantôt sur la liseuse. Avec la vieillesse, il y a souvent des problèmes de vision, d’audition… et là, il reste le contact. Un contact par les yeux, le sourire, la voix, le toucher… Et Danièle est depuis longtemps en demande d’étreintes. ».

Par l’intermédiaire d’objets « transitionnels » : 

La poupée de chiffons, un moyen de créer du lien avec Georgette. © Christiane / Petits Frères des Pauvres

« J’accompagnais Georgette, 99 ans dans un Ehpad à Bagnolet. Georgette était une femme gentille et douce. Elle me faisait vraiment craquer ! Elle ne voyait plus, n’entendait plus, ne parlait quasiment plus. On était vraiment dans du « tactile ». Au moment du goûter à l’Ehpad, tous les résidents portaient une grande serviette autour du cou pour éviter les salissures sur les vêtements. Un jour, quand Georgette a retiré la sienne, cette grande serviette, dans ses mains, a pris la forme d’une poupée. Alors Georgette a commencé à la cajoler et l’embrasser. Et ça semblait lui apporter du réconfort. Voyant cela, j’ai eu l’idée de lui fabriquer une poupée de chiffons. J’avais des restes de tissus à la maison. À l’aide d’un tutoriel sur Internet, j’ai fabriqué cette poupée que j’ai appelée Chifounette. Lorsque je lui donnais la poupée de chiffons, Georgette lui embrassait les bras, les pieds… elle la cajolait, lui parlait à sa façon en marmonnant ! Plus tard, j’ai appris ce qu’étaient les objets transitionnels, utilisés pour faciliter l’expression des émotions. », explique Christiane, bénévole de Georgette, 99 ans.

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Audrey Achekian
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