Par les sens :
Par la musique :
Par l’échange et les sorties :
Dès que je lui propose d’aller boire un café dehors, son visage s’illumine !
Par les arts créatifs comme les dessins, l’écriture… :
« Lorsque Danièle s’est arrêtée de chanter, j’ai cherché ce que je pouvais faire d’autre. J’ai pensé aux dessins ou à l’écriture, notamment parce que Danièle a été auteur de plusieurs livres. Je cherche des coloriages et des mandalas sur Internet que j’imprime ensuite. Elle était très attachée à son chat, donc j’ai toujours quelques coloriages de chat parmi le reste. J’ai aussi acheté des feutres à l’eau que je lui propose à chaque visite. Nous dessinons « à quatre mains » : chacune son tour nous faisons des propositions ou suivons la dernière action. Quand ça bloque pour le dessin, je prends une feuille blanche et j’écris le début d’une comptine, d’un poème, d’une chanson et ça la lance dans l’écriture. Elle aime aussi beaucoup tout ce qui est question à résoudre : je peux lancer des séries de chiffres, de lettres et elle continue. Quand elle n’a plus envie d’écrire, je propose parfois une forme et ça la relance. », décrit Isabelle, bénévole de Danièle, 82 ans.
Nous dessinons « à quatre mains » : chacune son tour !
Par le toucher :
« Après le 1er confinement, quand les Ehpad ont permis les visites après des mois de crise, la première fois où nous nous sommes revues, c’était à travers une vitre en plexiglas. Il y avait Danièle et l’animatrice. J’ai mis les mains sur le plexiglas et elle a répondu en mettant ses mains contre les miennes à travers la vitre. On essaie de trouver des solutions… », révèle Isabelle… « Ces derniers temps, Danièle choisissait bien un feutre quand je les lui proposais, mais ça s’arrêtait là. Alors j’ai essayé autre chose. J’avais ma liseuse où il y a beaucoup de poésie, et j’en ai choisi qui pouvaient l’intéresser, en très gros caractères pour qu’elle puisse les lire en même temps que je les lisais à haute voix, assise à côté d’elle. Je tenais la liseuse d’une main et Danièle s’emparait de mon bras, ma main. Le regard était tantôt sur moi, tantôt sur la liseuse. Avec la vieillesse, il y a souvent des problèmes de vision, d’audition… et là, il reste le contact. Un contact par les yeux, le sourire, la voix, le toucher… Et Danièle est depuis longtemps en demande d’étreintes. ».
Par l’intermédiaire d’objets « transitionnels » :
« J’accompagnais Georgette, 99 ans dans un Ehpad à Bagnolet. Georgette était une femme gentille et douce. Elle me faisait vraiment craquer ! Elle ne voyait plus, n’entendait plus, ne parlait quasiment plus. On était vraiment dans du « tactile ». Au moment du goûter à l’Ehpad, tous les résidents portaient une grande serviette autour du cou pour éviter les salissures sur les vêtements. Un jour, quand Georgette a retiré la sienne, cette grande serviette, dans ses mains, a pris la forme d’une poupée. Alors Georgette a commencé à la cajoler et l’embrasser. Et ça semblait lui apporter du réconfort. Voyant cela, j’ai eu l’idée de lui fabriquer une poupée de chiffons. J’avais des restes de tissus à la maison. À l’aide d’un tutoriel sur Internet, j’ai fabriqué cette poupée que j’ai appelée Chifounette. Lorsque je lui donnais la poupée de chiffons, Georgette lui embrassait les bras, les pieds… elle la cajolait, lui parlait à sa façon en marmonnant ! Plus tard, j’ai appris ce qu’étaient les objets transitionnels, utilisés pour faciliter l’expression des émotions. », explique Christiane, bénévole de Georgette, 99 ans.
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