- Une diminution globale de la population (par exemple, de 517 à 473 millions dans l’Union Européenne d’ici 2050).
- Un vieillissement de la population : alors que jusque dans les années 1990, les jeunes de 0 à 25 ans représentaient 32 % de la population européenne et les 60 ans et plus seulement 20 %, la tendance va s’inverser dans les prochaines années. Les 60 ans et plus formeront 35 % de la population européenne contre 25 % de jeunes en 2050. Au total, on estime que dans le monde, d’ici 2030, une personne sur six aura 60 ans ou plus.
Transition démographique : quelles conséquences ?
Alors qu’on dénombre actuellement 530 000 personnes âgées en situation de mort sociale, c’est-à-dire sans ou quasiment sans contacts avec les différents cercles de sociabilité (Baromètre « Solitude et Isolement quand on a plus de 60 ans en France en 2021 Petits Frères des Pauvres / Institut CSA Research), si nous n’agissons pas tous face à cette situation, elles pourraient être plus d’un million dans quelques années. L’isolement des aînés est donc l’un des enjeux majeurs ces prochaines années.
D’autre part, l’accessibilité aux services de proximité va devenir une vraie problématique. Aménagement de l’espace urbain, solution de transport mais aussi maintien des commerces de proximité seront des questions déterminantes dès demain. D’ailleurs, 93 % des 60 ans et plus considèrent que le maintien des commerces et services de proximité est un rempart contre l’isolement (source Baromètre Petits Frères des Pauvres 2021).
Autre thématique qui va devoir être envisagée très vite : l’habitat des personnes âgées. En 2020, il y avait 601 304 places pour personnes âgées dépendantes, y compris en accueil temporaire, dans 7 502 Ehpad mais 87 % des personnes âgées veulent vieillir à domicile (source Baromètre Solitude et isolement Petits Frères des Pauvres, 2021). Pensions de famille, petites unités de vie, colocations intergénérationnelles, accueillants familiaux… il existe de multiples modèles d’habitat alternatif à développer d’urgence pour sortir du choix restreint domicile ou Ehpad et accueillir rapidement cet afflux de personnes âgées.
Enfin la question du financement de notre système de protection sociale et la prise en charge de l’autonomie, notamment abordée dans la loi Grand Age et Autonomie, est centrale. En 2019, le rapport Libault qui avait planché sur 175 propositions sur la prise en charge de la perte de l’autonomie à l’aide de 10 groupes de travail auxquels les Petits Frères des Pauvres avaient participé, estimait qu’il faudrait accroître les budgets de 11 à 25 milliards d’euros à horizon 2030 pour améliorer vraiment le système. Il est donc essentiel de repenser notre société afin qu’elle soit plus inclusive et de revoir les financements qu’on prévoit pour faire face au vieillissement.
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