[Mise à jour du 15/09 : La loi du 16 août 2022 portant sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat avec effet rétroactif au 1er juillet 2022 a été promulguée au Journal Officiel.]
Mardi 26 juillet 2022, les députés ont consacré leur journée à débattre de mesures pour le pouvoir d’achat. En début de soirée, ils ont notamment voté un amendement au projet de loi de finances rectificative qui promet une revalorisation des retraites à hauteur de 5,1 %.
Une revalorisation discutée âprement alors qu’une enveloppe supplémentaire de 500 millions d’euros pour les pensions de retraite avait été approuvée puis rejetée lors d’une seconde délibération quelques heures plus tard.
« Je l’aurais accepté si nous n’avions pas déjà engagé une revalorisation des retraites de 5,1 % et si je ne prenais pas l’engagement qu’en janvier 2023, il y aura aussi une nouvelle revalorisation parce que l’inflation va augmenter d’ici là », a commenté Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, sur France Inter (27/07/2022).
Pour être définitivement adopté, ce texte doit être débattu puis validé par le Sénat. Le texte reviendra une dernière fois à l’Assemblée.
L’augmentation des retraites : à quelle date ?
Si le Parlement adopte définitivement cette mesure, elle prendra effet à partir du 1er juillet, à titre rétroactif. Elle sera versée au mois d’août.
L’augmentation des retraites : combien ?
« Au global, c’est une augmentation de 5 % sur l’année » avait fait valoir la Première ministre, Elisabeth Borne. « Si on tient compte d’une inflation à 4 %, pour une pension à 1 200 euros, c’est un gain de 45 euros par mois », avait estimé le ministre du Travail, Olivier Dussopt.
Attention, la revalorisation des retraites ne concerne que les pensions de retraite de base. En novembre 2022, une revalorisation des retraites complémentaires (celle des ex-salariés du secteur privé, rattachés au régime de l’Agirc-Arrco) pourrait aussi intervenir mais elle devrait être inférieure à 4 % selon les premières informations.
L’augmentation des retraites, une nécessité pour des millions de personnes âgées
La France compte 16,9 millions de retraités qui touchent en moyenne 1400 euros de retraite net mensuelle. Fin 2020, 635 300 personnes percevaient l’allocation supplémentaire du minimum vieillesse (ASV) ou l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Pour ces allocataires, le montant de l’ASPA passerait donc de 916 € par mois à 953 euros avec une revalorisation de 4 %. Ce qui reste en dessous du seuil de pauvreté fixé à 1102 € par mois.
On n’arrive plus à joindre les deux bouts. On n’a pas assez d’argent pour s’offrir ce qui nous plaît.
Pour toutes ces personnes âgées, l’inflation galopante amène à des choix difficiles voire des privations… comme en témoigne, Sophie, 93 ans : « On n’arrive plus à joindre les deux bouts. On n’a pas assez d’argent pour s’offrir ce qui nous plaît. On achète des pommes de terre, des pâtes, du riz, de la purée mousseline, on ne peut pas acheter de légumes ni de fruits, c’est trop cher. »
En effet, selon l’Insee, l’indice des prix à la consommation ont augmenté de 5,8 % en un an, dont 6,2 % pour les produits frais et 33,1 % pour l’énergie.
Il est donc essentiel que les retraites soient revalorisées et indexées sur l’inflation. Pour les plus modestes, il est vital que le minimum vieillesse soit augmenté à hauteur du seuil de pauvreté pour permettre à tous de vivre dignement et sereinement jusqu’au bout.
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