En plein débat sur les retraites où la question de travailler plus longtemps suscite de vives inquiétudes, il est intéressant d’analyser actuellement la place des seniors sur le marché du travail. On constate qu’en France, le taux d’emploi des seniors (55-64 ans) est de 56 % en 2021. La France fait office de mauvaise élève dans toute l’Europe : ce taux est inférieur à la moyenne de l’Union européenne qui est de 60,5 %. Il culmine même à 76,9 % en Suède.
Plusieurs études ont montré que si les seniors peinent à garder leur emploi ou à en retrouver un, c’est qu’ils sont victimes de préjugés.
Des seniors victimes de stéréotypes au travail
Une étude réalisée par l’Ipsos pour À Compétence Egale en juillet 2022 révélait ainsi que les recruteurs ne sélectionnent pas des candidats seniors parce qu’ils redoutent notamment des difficultés d’intégration au sein d’équipes plus jeunes ou des résistances aux changements organisationnels. Ils hésitent également à choisir un candidat à qui il va rester peu de temps de travail avant la retraite et dont la santé est présumée plus fragile.
Du côté des candidats seniors, eux-mêmes perçoivent comme un frein pour les recruteurs ce temps restant avant la retraite, leur état de santé, le coût pour l’entreprise mais aussi le fait qu’ils ont trop de compétences pour le poste.
Supposément plus fragiles, réfractaires au changement, moins doués pour les nouvelles technologies ou difficiles à manager, les seniors sont donc victimes de préjugés sur le marché de l’emploi. Il arrive aussi couramment que les travailleurs âgés, arrivés à des hauts postes, soient davantage touchés lorsque des coupes sont effectuées dans les effectifs pour des raisons budgétaires. Mais au profit de réduire les coûts, ne risque-t-on pas d’y perdre en savoir-faire ?
Lutter contre l’âgisme, une lente progression…
Quelles solutions pour lutter contre l’âgisme au travail ?
Au même titre que le sexisme, le racisme ou l’homophobie, l’âgisme est interdit par la loi et passible de 3 ans de prison et de 45 000 € d’amende. Pour autant, il n’est pas toujours simple de faire reconnaitre de ces discriminations.
- Favoriser les échanges intergénérationnels entre seniors et juniors comme le mentoring, le tutorat…
- Accompagner le développement des compétences à tout âge, par exemple avec le mécénat de compétences…
- Briser les clichés sur l’âgisme en valorisant les seniors présents dans l’entreprise
- Diffuser des guides d’informations sur le recrutement des seniors et les contrats spécifiques qui soutiennent leur emploi
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