Un corps retrouvé momifié, des semaines ou des mois après le décès de la personne. C’est malheureusement ce qui arrive à une vingtaine de personnes âgées chaque année en France, d’après notre recensement annuel (bilan des morts solitaires, janvier 2024, Petits Frères des Pauvres).
Ces morts solitaires sont la conséquence la plus extrême de l’isolement croissant des personnes âgées, tout particulièrement de celles en situation de « mort sociale », sans liens avec famille, amis, voisinage ou tissu associatif.
Pour notre Association, il est essentiel d’alerter sur ces drames silencieux mais surtout d’inciter à recréer du lien social. Les Petits Frères des Pauvres incitent également les pouvoirs publics, aux échelles nationales comme territoriales, à mener une politique préventive beaucoup plus ambitieuse de lutte contre l’isolement des personnes âgées.
Enfin, nous lançons un appel pour un recensement national des morts solitaires en France : soyez nombreux à le signer !
Le profil de ces morts solitaires
Dans la plupart des cas cités dans la presse, les personnes âgées mortes dans l’indifférence avaient peu de liens familiaux ou amicaux. Qu’elles aient coupé volontairement le contact ou non, elles vivaient dans la solitude et personne ne s’inquiétait de leur sort.
On observe qu’il s’agissait souvent de personnes âgées peu connues des services sociaux, en rupture avec la société ou avec des chemins de vie complexes. Elles étaient aussi parfois en refus d’aide.
« Ce n’est pas sa famille qui l’a abandonné », tient ainsi à préciser le frère d’un sexagénaire retrouvé plusieurs mois après son décès au Mans. « C’est lui qui a coupé tous les contacts. Avec lui, on était dix enfants. Il a coupé le contact avec ses trois filles. », indique-t-il à Actu Le Mans (20/10/2023).
Pour autant, dans tous les exemples relatés par les médias, quelqu’un finit par s’inquiéter… Un propriétaire qui ne reçoit plus le loyer, un syndic qui ne perçoit plus les charges ou encore des voisins qui finissent par signaler une absence prolongée.
« Je ne le voyais plus. Les voisins m’ont dit qu’ils n’avaient pas de nouvelles non plus. Je me suis dit : soit il est parti voir de la famille, soit il est hospitalisé. », relate Clémence, une voisine de ce sexagénaire du Mans à France Bleu. Tandis qu’un autre voisin, Rémy, assure : « Je ne comprends pas ! Souvent, je passais à côté et je frappais “Jacky ! Jacky !” et puis il ne répondait pas ».
Peut-on prévenir ces morts solitaires ?
- Des volets qui restent fermés
- Une absence de bruits
- Une longue absence de ce voisin
- Une odeur forte se dégageant de son appartement
- Sa boîte aux lettres qui déborde