Isolement = Maladie ? C’est la conclusion de plusieurs recherches scientifiques analysant les effets de l’isolement sur la santé. Maladies cardio-vasculaires, AVC, dépression… seraient ainsi plus fréquents chez les personnes isolées. Un véritable enjeu de santé publique puisque selon une étude des Petits Frères des Pauvres (CSA, septembre 2017), 900 000 personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées de leur famille et de leurs amis. Parmi elles, 300 000 sont dans un isolement extrême. Ce sont donc autant de personnes dont la santé est menacée…
Maladies cardio-vasculaires et cancers…
En 2016, une étude de l’université de York parue dans la revue médicale Heart s’attardait sur 180 000 cas. La conclusion était sans appel : l’isolement social pouvait entraîner un risque accru de 29 % d’avoir une crise cardiaque et de 32 % d’être victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) !
En mars 2018, des chercheurs finlandais, suédois et britanniques qui avaient suivi durant 7 ans 479 054 personnes et exclu les facteurs aggravants connus (tabagisme, surpoids…) parvenaient à un constat similaire : l’isolement social et le sentiment de solitude étaient associés à un risque plus élevé d’infarctus grave du myocarde ou d’AVC. Ils révélaient surtout que vivre seul augmentait la mortalité de 25 % après une crise cardiaque et 32 % après un AVC. Pour eux, cela reflétait le rôle majeur joué par l’entourage et la puissance des liens sociaux lors d’une convalescence.
En 2014, une étude américaine de l’université de Chicago montrait que chez les personnes âgées, le sentiment de solitude élevait le risque de mort de prématurée de 14 %.
AVC, maladies cardio-vasculaires, espérance de vie plus courte, mais aussi cancers… En octobre 2018, la cancérologue Kassandra Alcazar, publiait son analyse de 580 182 personnes dans la revue American Journal of Epidemiology : en plus de confirmer les précédents résultats, elle dévoilait aussi que la solitude augmentait le risque de développer un cancer.
Dépression et démence
Une étude américaine de l’université de Chicago en 2014 montrait que le sentiment de solitude favorisait les risques de dépression… et avait aussi un effet délétère sur la qualité du sommeil.
En octobre 2018, l’université de Floride qui avait suivi 12 000 patients sur 10 ans avançait que la solitude augmentait de 40 % les risques de démence. Plusieurs autres études ont confirmé un lien entre l’isolement social et la maladie d’Alzheimer.
Une santé affaiblie
En plus de ces maladies avérées, d’autres études pointent un système immunitaire affaibli chez les personnes isolées. En 2015, ces mêmes chercheurs de l’université de Chicago prouvaient que le sentiment de solitude était associé à une baisse de l’activité du système immunitaire. Les personnes étaient donc davantage vulnérables aux infections et peinaient à s’en remettre.
Le bénévolat, réponse aux maux de l’isolement
Depuis 1946, les Petits Frères des Pauvres sont aux côtés des personnes âgées souffrant d’isolement, prioritairement les plus démunies. Par nos actions et nos 12 000 bénévoles, nous recréons des liens leur permettant de retrouver une dynamique de vie.
Visites à domicile ou en hébergement collectif, activités en groupe, séjours vacances… ces visites et sorties favorisent le maintien du lien social. Elles font aussi du bien au moral : une étude britannique de 2019 parue dans la revue British Journal of Psychiatry montrait qu’assister à des événements culturels (cinéma, théâtre, concert… ) une fois par mois, aidait à combattre la dépression chez les personnes âgées. « Aller à des concerts ou au théâtre vous fait sortir de la maison, ce qui réduit les comportements sédentaires et encourage les activités physiques douces, qui protègent contre la dépression, indique Daisy Fancourt, principale auteure de l’étude. Cela crée également un engagement social, réduisant l’isolement ».
Grâce aux bénévoles, les personnes âgées que nous accompagnons se sentent moins isolées et retrouvent l’envie de vivre.