Ce lundi 6 février 2023, les débats commencent à l’Assemblée nationale au sujet de la réforme des retraites. Les Petits Frères des Pauvres, qui accompagnent des personnes âgées isolées aux revenus modestes ou en grande précarité à partir de 50 ans, ont pris connaissance du texte de loi.
Pour notre Association, même si quelques mesures vont dans le bon sens pour lutter contre la pauvreté des personnes âgées comme la pension minimum à 1 200 € brut, certains points peuvent toutefois être contre-productifs.
En effet, le projet de réforme risque d’accroître l’appauvrissement des seniors car aucune mesure forte ne soutient par exemple l’emploi des salariés âgés.
Un impact sur la baisse de bénévoles dans les associations
Avec un départ à la retraite plus tardif, les retraités ne risquent-ils pas de mettre de côté le bénévolat associatif ?
Depuis 2 ans, on constate dans de nombreuses associations, une réelle difficulté à trouver des bénévoles. De plus, alors que les femmes représentent près de 60 % des bénévoles dans les domaines du social, du caritatif et de l’humanitaire ou de 68 % dans l’éducation et la formation avec notamment une forte présence dans le soutien scolaire (Etude CNCRESS/LEMNA « Genre et bénévolat » juin 2020), le projet de réforme risque de fragiliser encore plus et de mettre à mal l’immense travail de cohésion sociale et de solidarité mené par l’ensemble du secteur associatif grâce à l’engagement bénévole.
D’autant que les bénévoles retraités incarnent véritablement la force vive des associations. En 2013, une étude France Bénévolat-IFOP-Crédit Mutuel montrait que 36 % des plus de 65 ans sont bénévoles dans une association. D’ailleurs, ils occupent régulièrement des fonctions essentielles qui permettent aux associations d’agir au quotidien : « plus de 50 % des responsables associatifs sont des retraités et les bénévoles dit « très réguliers » sont souvent des retraités (2 000 000 bénévoles qui constituent en quelque sorte le squelette des associations) », selon ce sondage.
À l’image de Jocelyne, ancienne infirmière et jeune retraitée, qui est devenue bénévole pour les Petits Frères des Pauvres dès qu’elle a pu « Je m’étais dit que lorsque j’arrêterai de travailler, je m’occuperais de personnes âgées. ». Elle est aussi devenue responsable de séjours de vacances l’été : « Ça demande beaucoup de travail alors tout le monde n’a pas forcément envie de s’engager dans cette voie-là parce qu’il faut avoir du temps. De mon côté, je suis très heureuse de ce que je fais et je le fais avec plaisir. Je pense aussi que si je ne faisais plus de séjour l’été, ça me manquerait. ».
Chez les Petits Frères des Pauvres, même constat : 14 % des bénévoles réguliers et 15 % des nouveaux bénévoles de notre Association ont entre 60 et 65 ans. Leur engagement représente plus de 200 000 heures de bénévolat par an.
Comme notre Association l’expliquait dans une tribune signée par nos représentants dans Le Monde, les retraités forment bénévolement une part prépondéronte de ceux qui sont au service, voire au chevet, de la société française.
De quoi susciter donc de vives inquiétudes dans le secteur associatif…
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