« Mourir ne me fait pas peur. Ce n’est pas vivre ce que je vis actuellement. Ce n’est pas marrant, je ne vois personne. », lâche Edith. Comme elle, on compte aujourd’hui 530 000 personnes âgées en situation de mort sociale, c’est-à-dire sans ou quasiment sans contacts avec les différents cercles de sociabilité (cercle familial, amical, voisinage et réseaux associatifs), selon la 2e édition du baromètre sur la solitude et l’isolement des plus de 60 ans en France (Petits Frères des Pauvres / CSA Research).
À 76 ans, elle voit rarement ses enfants et ne connait pas ses voisins. Elle est lourdement handicapée et peine à se déplacer. « Je suis en fauteuil roulant, je ne peux plus sortir. Je m’aggrave de mois en mois. Il y a plein de trucs que je ne peux pas faire. Donc je suis enfermée. », déplore-t-elle.
Je suis seule. J’ai l’impression d’être sur une ile déserte.
Malade, avec un handicap, Edith peine aussi à joindre les deux bouts tous les mois. Une situation qui fait croître sa solitude : « Je n’aime pas me faire remarquer quand je suis mal, je me cache. Quand je suis bien, j’appelle tout le monde, je rigole. Quand je ne suis pas bien, je n’aime pas que les gens me voient dégradée, je préfère m’éloigner. »
Une solitude difficile à supporter au quotidien
Pour Edith, le quotidien des jours entiers passés dans son lit est d’une monotonie sans fin. Percluse de douleurs, avec de rares visites de ses enfants et celles plus fréquentes des Petits Frères des Pauvres ou de personnel soignant, elle ne parvient pas à sortir de sa solitude. « Je suis seule. J’ai l’impression d’être sur une ile déserte. C’est quand même une mauvaise vieillesse. Je me sens seule, mais je me dis que je ne suis pas la seule. », révèle-t-elle.
Si une prochaine opération des hanches lui fait espérer une amélioration de sa condition physique, elle peut compter sur le soutien indéfectible des bénévoles des Petits Frères des Pauvres. L’aide de notre Association lui est précieuse : « On mange ensemble une fois par mois, il y a des relations qui se créent. C’est le cœur qui parle. Ce mouvement est à respecter et il ne faudrait jamais que ça cesse. C’est sincère et c’est sain. Il n’y a pas de question d’argent, de trafic. Je suis contente de les avoir connus. Il n’y avait qu’eux qui venaient pendant le Covid. Je n’avais personne sinon. »
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