En accompagnant plusieurs milliers de personnes âgées souffrant d’isolement, de précarité, de maladies graves, les Petits Frères des Pauvres rencontrent régulièrement des situations de maltraitance.
En février 2022, pour la première fois, une définition claire est entrée dans un code juridique français. Ce nouvel article de loi (L119-1 du code d’action sociale et des familles) précise qu’il y a « maltraitance d’une personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un défaut d’action, compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux, et/ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement. »
Dans la maltraitance, il y a bien souvent un rapport de pouvoir : l’agresseur a le dessus sur sa victime, trop faible, dépendante ou effrayée pour réagir et se défendre.
Les actes de maltraitance peuvent venir de la famille, de proches, du voisinage ou encore du personnel soignant. Ils peuvent avoir lieu aussi bien à domicile que dans lieux de vie ou les centres de soins. Parfois, il arrive que certains de ces actes soient involontaires, et proviennent de la fragilité, des pertes de capacités, de l’état de la santé de la personne, d’un manque d’information. Ainsi, ces facteurs cumulés engendrent des situations difficiles pour les aidants qui peuvent se trouver en état d’épuisement.
La maltraitance est punie par la loi, selon la situation et les situations aggravantes qui sont décrites (violences, négligences, abandon de la personne). Par exemple, l’article 434-3 du code pénal prévoit une peine de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour la personne qui n’aurait pas informé les autorités judiciaires ou administratives alors qu’elle a eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles infligés à une personne âgée.
Les auteurs de maltraitance n’ont pas toujours conscience de ce qui est à l’œuvre et les situations sont souvent d’une grande complexité. L’état de vulnérabilité des personnes, à la fois âgées et isolées, rend toute violence à leur encontre encore plus abusive car elles ne sont, souvent, pas en capacité de se défendre.
En accompagnant plusieurs milliers de personnes âgées souffrant d’isolement, de précarité, de maladies graves, les Petits Frères des Pauvres rencontrent chaque année des situations de maltraitance. Divers cas de mauvais traitements ont pu être recensés : négligences, traitements dégradants, abus de confiance, pressions financières, démarchages commerciaux abusifs, violences verbales, voire actes de maltraitance physique sont quelques-uns des maux auxquels les personnes âgées, en particulier les plus fragiles et isolées, sont exposées.
Il n’est pas simple de déceler des signes de mauvais traitements chez les personnes âgées et isolées. La personne victime n’a pas toujours conscience de son état, elle peut être dans le déni ou minimise les faits par peur des représailles.
Nous devons restons vigilants sur les signes qui nous alertent. Toutefois, il existe des signes qui, cumulés ou répétés, peuvent témoigner du fait qu’une personne âgée est victime de violence. Ces signes sont les suivants :
Si vous constatez ces signes sur une personnes âgée de votre entourage, n’hésitez pas à signaler sa situation au 3977, numéro national dédié aux situations de maltraitances envers les personnes âgées et les adultes handicapés, afin que cette personne soit prise en charge le plus rapidement possible.
Il existe différentes formes de mauvais traitements :
Les maltraitances envers les personnes âgées peuvent avoir lieu au domicile de cette personne, par ses proches mais également dans les centres de soin, les maisons de retraite/ ephad.
Toutes les formes de violence sont graves et doivent être signalées.
Depuis 2007, l’Association a mis en place une cellule d’appui et de conseil afin de prévenir et traiter les situations de maltraitance. Nos équipes ont connaissance d’une soixantaine de nouveaux cas de maltraitances remontés chaque année. Ils concernent à 35 % des maltraitances financières et à 23 % des négligences. 81 % des appels concernent des femmes et 72 % des appels concernent le domicile.
Du plombier indélicat qui presse une personne âgée d’accepter un devis exorbitant au proche voisin qui demande à une personne âgée désorientée de lui prêter de l’argent, les Petits Frères des Pauvres ont construit depuis plus de 10 ans un savoir-faire spécifique dans l’accompagnement des situations difficiles avec la création de la cellule appui-conseil, une ressource interne et de proximité pour soutenir les acteurs des Petits Frères des Pauvres et traiter les situations de maltraitance.
Cette cellule a été mise en place pour venir en aide aux personnes âgées victimes de violences et de négligences. L’action de cette cellule d’appui et de conseil fait intégralement partie de l’accompagnement, avec le souci permanent de prendre le temps nécessaire pour écouter, rassurer, conseiller et aider les personnes. Comme le précise notre chef de projet Lutte contre la maltraitance et Représentation des usagers,
« La maltraitance a plusieurs visages et elle n’a pas de territoire. Notre mission est de lutter contre toutes les formes de maltraitance, des traitements dégradants aux pressions verbales, sans oublier les incivilités quotidiennes et les indélicatesses invisibles auxquelles sont confrontées de nombreuses personnes âgées. »
La cellule d’appui et de conseil de lutte contre les maltraitances est un dispositif dédié aux personnes accompagnées par l’Association. Pour contacter notre équipe : appui.maltraitance@petitsfreresdespauvres.fr
Un constat partagé par le Défenseur des droits qui indique que 20 % des saisines du Pôle Santé concernent des cas de maltraitance ou de négligence envers des personnes âgées.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 3 % des personnes âgées en Europe souffrent de mauvais traitements, et cela peut affecter jusqu’à 25 % des personnes âgées ayant des besoins élevés de soins.
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