Céline : « Ça nous apprend à prendre du recul »
Céline, 23 ans, étudiante en droit, est bénévole pour les Petits Frères des Pauvres de Nanterre (92) depuis peu. Avec 3 autres bénévoles, elle intervient en Ehpad un dimanche sur deux pour animer un atelier avec des personnes âgées. « C’est la crise sanitaire qui m’a fait devenir bénévole ! La crise du Covid m’a fait réaliser ce qu’était l’isolement, parce que nous les jeunes, on a aussi été isolés. Mais c’est ce que vivent quotidiennement les personnes âgées ! », s’exclame-t-elle.
Céline, très proche de ses grands-parents, souhaite aussi apporter son aide aux résidents d’Ehpad : « J’ai vu ma mamie dans un Ephad, qui n’était pas très vivant ni animé et qui n’avait pas beaucoup d’activités. Je me suis toujours dit que je voulais changer ça, que je voulais apporter plus de vie aux résidents des Ephad. ».
Ce qui lui plaît tant chez les personnes âgées ? « Elles ont beaucoup vécu, donc elles ont plein de choses à m’apprendre. Le lien intergénérationnel est une vraie chance ! J’ai déjà eu ce lien privilégié avec ma mamie, mais ici, avoir des liens avec d’autres personnes, ça nous apprend à prendre du recul sur plein de choses. Elles ont vécu leur vie. »
Mickaël : « Une chance de parler avec des aînés »
Mickaël a rejoint l’équipe récemment constituée en Guadeloupe pour briser l’isolement des aînés sur l’île. Il a connu l’Association grâce à sa sœur et s’est rendu compte lors d’une première action de l’équipe que des personnes âgées avaient « juste besoin de discuter et de rigoler », ce qui a motivé son volontariat.
« Je me suis engagé car c’est intéressant d’échanger avec les personnes âgées. Elles ont énormément de choses à nous raconter que ce soit sur notre patrimoine historique mais aussi sur leur manière de penser du monde actuel ainsi que des astuces traditionnelles en jardinage par exemple. », détaille-t-il.
Je trouve que c’est une très grande chance de parler avec des aînés
Pour lui, les relations intergénérationnelles sont un vrai plus au quotidien : « Je trouve que c’est une très grande chance de parler avec des aînés, de prendre le temps de les écouter, mais aussi d’apprendre des choses de leur part. Je trouve ces échanges très enrichissants et ludiques pour mieux se connaître en tant que Guadeloupéen. »
Étienne : « Développer une forme d’altruisme »
Étienne, 21 ans, a d’abord été stagiaire au sein de l’équipe des Petits Frères des Pauvres de Lille (59) avant de poursuivre par un service civique. Sa mission aura été marquée par le coronavirus : « Pour moi, la crise sanitaire m’a permis de me rapprocher des personnes âgées en allant chez elles à leur rencontre et de discuter. Effectivement, elle empêche de faire des évènements, des goûters, des ateliers numériques, de se retrouver certaines fois… mais je pense que ça a aussi permis de prendre conscience de l’exclusion des personnes âgées. », observe-t-il.
Étienne, très à l’aise avec les outils vidéo et les réseaux sociaux, a notamment monté des ateliers numériques pour initier les aînés au web. De cette expérience, il tire déjà de grands enseignements : « Le fait d’apprendre le numérique à des personnes âgées qui ne sont pas forcément patientes, qui ne connaissent pas le sujet… permet de développer une forme d’altruisme nécessaire à la vie. », explique-t-il.
De manière générale, il aime les visites auprès des aînés qui ont tous une « expérience à partager ». « L’accompagnement, c’est génial car nous sommes là pour apprendre quelque chose à quelqu’un et finalement c’est nous qui apprenons encore plus. », conclue-t-il.
Élodie : « Très intéressant d’avoir un échange avec des personnes qui ont un vécu »
À 23 ans, Élodie est très engagée dans le milieu associatif en parallèle de ses études en ressources humaines. Depuis 2 ans, elle est bénévole au sein de la pension de famille Anne-Marie Blaise (75018). Elle organise notamment des activités pour les résidents de la maison. « Je trouve que c’est vraiment très intéressant d’avoir un échange avec des personnes qui ont un vécu, une expérience. D’écouter leurs idées, leurs valeurs, leurs histoires. Je me sens à l’aise avec eux, il n’y a pas de filtre. Et puis j’aime beaucoup faire des jeux de société ! », sourit-elle.
En cette période où certains dénonçaient un risque de fracture intergénérationnelle, Élodie explique qu’elle a toujours eu une bonne image des personnes âgées « parce que ce sont des gens qui ont du recul, de l’expérience, une intelligence. » Auprès de ses amis, son bénévolat est singulier… « Mes amis, s’ils soutiennent mes actions de bénévolat, ne comprennent pas trop que j’y trouve du plaisir. Je leur ai proposé de devenir bénévoles, mais ils ne sont pas trop intéressés. Ils trouvent ça ennuyeux de rester avec des personnes âgées, alors que moi non ! Ça me booste, en plus j’apprends à cuisiner ! J’attends ces rendez-vous du dimanche avec impatience ! ».
Elle estime même que cette mission lui apporte un vrai plus pour sa carrière : « Je trouve que le lien intergénérationnel avec une personne âgée est un plus dans ma vie, qu’elle soit personnelle ou professionnelle ! Cette expérience avec les Petits Frères des Pauvres m’a déjà aidée pour mon avenir : maintenant, je sais que je ne veux pas travailler dans une entreprise, je veux intégrer une association. »
Armelle : « Prendre conscience de leur isolement »
Armelle a 18 ans et elle effectue des missions ponctuelles pour des associations. Elle a notamment participé à un atelier avec Astroliens qui a organisé une session de formation aux outils numériques pour les personnes accompagnées par les Petits Frères des Pauvres. Une expérience qui l’a profondément marquée : « Ce que j’ai remarqué, c’est à quel point les personnes âgées ont « peur » du numérique, et le mot « peur » est important. Une dame me l’a formulé comme ça la semaine dernière et j’avoue n’avoir jamais pensé à cela de cette manière auparavant. Notre génération a grandi avec les outils numériques. Moi à 18 ans, je n’ai pas connu le monde sans Internet. Les seniors ont peur des conséquences de leurs erreurs s’ils ne font pas bien les choses. C’est sûrement le plus grand frein, en plus du fait qu’elles se sous-estiment aussi beaucoup je trouve. », constate-t-elle.
Pour Armelle, la crise sanitaire a aussi permis aux jeunes de réaliser l’importance de prendre soin de nos aînés : « Le COVID a permis de se rendre compte que les personnes âgées doivent être protégées et qu’il faut en prendre soin. Je trouve que la plupart du temps quand on est jeune, on ne se préoccupe pas beaucoup de nos aînés, on a d’autres priorités, c’est triste à dire mais c’est vrai ! »
C’est rare de fréquenter des gens qui ne sont pas de ta génération
Aujourd’hui, elle se dit satisfaite de pouvoir rencontrer des personnes âgées grâce à ces ateliers. « Ça me permet de prendre conscience de plein de choses, de leur isolement, des difficultés qu’elles rencontrent au quotidien. Le reste du temps, je suis dans ma bulle avec mes amis. C’est rare de fréquenter des gens qui ne sont pas de ta génération à part tes parents et tes grands-parents. C’est enrichissant ! »
Rudy et Louis : « Partager de vrais moments ensemble »
Rudy et Louis sont étudiants dans une école de management à Paris. Dans le cadre de leur 2e année d’études, ils ont dû créer un projet sur une thématique sociale. Ils ont choisi de s’investir auprès des personnes âgées pendant la crise sanitaire. Ils sont engagés auprès des Petits Frères des Pauvres depuis décembre 2020 et visitent notamment Arturo, 62 ans à Paris.
« Arturo, c’est quelqu’un de cultivé qui a vécu plein de choses, j’ai l’impression d’apprendre avec lui. », déclare Rudy. « On a eu une chance énorme de tomber sur une personne comme Arturo, il est encore en bonne forme et on peut partager de vrais moments ensemble. Je sais que ce n’est pas toujours le cas. », complète Louis.
Les deux compères encouragent les jeunes à s’investir auprès des aînés : « Je pense que c’est bien que les jeunes s’engagent auprès des personnes âgées. On a du dynamisme, on est actif, on peut leur apporter notre énergie et eux, ils peuvent partager avec nous leurs histoires et leur savoir. Je pense qu’on peut les aider à sortir d’un quotidien un peu monotone. », avance Louis.
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