Gisèle est aux anges. Assise à la table de jeu installée à l’occasion d’un goûter récréatif, elle est entourée par cinq bénévoles de l’équipe des petits frères des Pauvres. « J’ai contacté l’association il y a cinq ans, au décès de mon mari. C’est mon psychologue qui m’a mis en contact. Car j’étais vraiment seule. Maintenant, j’ai des visites toutes les semaines. Et on a de bonnes parties de fous rires », sourit Gisèle, des étoiles dans les yeux. La dame est sans doute la meilleure ambassadrice du travail que mènent les bénévoles de l’antenne sarregueminoise des petits frères des Pauvres.Détecter l’isolement« Notre but est de rendre visite a des personnes particulièrement isolées et qui vivent parfois dans la précarité », explique Marie-Anne. Les cas sont signalés par le Clic (centre local d’information et de coordination), des assistantes sociales, des docteurs ou mêmes par des familles qui vivent loin de leurs parents.Partage et vacances« Nous évaluons toujours les dossiers en groupe, pour estimer si la personne âgée est vraiment très seule. Les premières visites se font en binôme. Ensuite, nous nous rendons chez la personne une fois par semaine ou tous les 15 jours, expliquent les bénévoles. Actuellement, nous suivons neuf bénéficiaires. Pourtant, nous sommes sûrs que bien d’autres personnes vivent très isolées. Mais elles ne nous sont pas signalées. »Mais attention, les bénévoles ne sont ni des femmes de ménage, ni des infirmières ou des auxiliaires de vie. « Nous sommes là pour tenir compagnie à la personne, discuter, briser l’isolement. Et nous suivons les gens jusqu’à la fin. » Régulièrement, comme ce samedi au centre Saint-Nicolas, des goûters récréatifs sont organisés. Un repas au restaurant les réunit aussi à Noël.« L’association emmène aussi des gens en vacances. L’an dernier, deux personnes de Sarreguemines sont parties une semaine dans les Vosges », explique Christine qui était du voyage comme accompagnatrice. Les frais sont alors pris en charge pour ces personnes « qui ne sont jamais ou pratiquement jamais parties en vacances ». Et le dernier séjour autour de Gérardmer a laissé des souvenirs impérissables. « Onze personnes, venues des différentes antennes de Sarreguemines, Forbach, Metz, Nancy y ont participé. Elles avaient des yeux comme ceux des enfants. Pour elles, c’était mieux que Noël », se souvient Christine avec émotion.Des bonnes volontésL’association est toujours à la recherche de bonnes volontés pour étoffer ses rangs. Josiane a rejoint les petits frères des Pauvres en début d’année, Marie-Odile il y a quelque mois. « Je m’étais toujours dit que quand je serai en retraite, j’aiderai une association. Là, on apporte son temps, sa compagnie. » Un don qui n’a pas de prix. « Car ce n’est jamais à sens unique, ajoute Marie-Anne. Les personnes nous donnent toujours des choses en retour. Et les accompagner, même jusqu’à la fin, les voir heureux, c’est ça notre gratification. »Pour devenir bénévole ou faire un don Plus d’informations au 03 87 36 55 36.Cécile CHAMBRU | Le Républicain Lorrain | 03/05/2016
