La solitude, c’est une souffrance

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Visite avec les petits frères des pauvres libournais, association qui donne de son temps aux autres.

Dans la cuisine de son petit appartement, un patchwork de photos encadrées du Ranch . Le nom donné à la maison dans laquelle Fernande a construit sa vie, à Lalande-de-Pomerol. Une maison en bois magnifique, dit-elle. Je vivais. Une vie qu’elle a dû quitter en 2008 après le décès de son époux. Un déracinement, après 40 années au village. Depuis, Fernande, 86 ans, vit à la ville, à Libourne.Seule.Avec une histoire familiale douloureuse, les quelques liens qui lui restent se sont distendus. Fernande fait partie de ces cinq millions de Français qui sont dans une situation d’isolement (1), un million de plus qu’en 2010. Si les facteurs aggravants sont multiples (lire par ailleurs), l’âge en est un déterminant. Les personnes âgées sont, sans surprise, les plus concernées. C’est très dur, la solitude, vous savez. On ne peut pas se figurer à quel point c’est une souffrance , dit-elle.À ses côtés, Marie-Claude écoute bienveillante. Elle est sa confidente . Trois ans que cette bénévole de l’association Les petits frères des Pauvres de Libourne vient la voir, chaque mardi. Le toc-toc à la porte, Fernande l’attend. De la chaleur humaine , glisse-t-elle. Pour une heure ou deux, voire l’après-midi quand le temps file. Une parenthèse dans le quotidien, comme peut l’être le passage des infirmières. Elles font ce qu’elles peuvent mais elles n’ont pas beaucoup de temps , sou- ligne Marie-Claude, elle-même infirmière à la retraite. C’est de cette frustration de ne pouvoir passer plus de temps auprès des patients que lui vient son engagement. Je le rattrape maintenant. Écouter les personnes âgées, c’est passionnant. Comme Fernande, combien sont-ils à souffrir d’un sentiment de solitude à Libourne et ses environs ? C’est difficile à estimer. Vous pouvez, par exemple, être socialement inséré et vous sentir très seul , constate André Nèble, directeur adjoint du Centre communal d’action sociale (CCAS) libournais. C’est une problématique au coeur de nos préoccupations. Ateliers intergénérationnels, portage des repas, cantine solidaire, manifestions, repas de Noël… la liste des réponses apportées sur le territoire est multiple, comme les situations et les profils des personnes en souffrance. On s’appuie sur un tissu associatif au maillage crucial. Il permet de croiser les informations et d’éviter d’oublier une personne dans son coin , note Annie Pouzargue, présidente du CCAS. Il est impossible de travailler seul, confirme Jacques Noël, président à Libourne des petits frères des Pauvres. Sinon, on en revient à la solitude. Selon lui, il faut des indicateurs . Médecins, infirmiers, pharmaciens, peuvent parfois alerter l’association d’une situation précaire. Précarité et solitude, c’est lié , constate-t-il.L’association oeuvre sur le Libournais grâce à sa cinquantaine de bénévoles.Quand ce ne sont pas des visites, ce sont des coups de mains pour les tâches administratives, des coups de pouce pour remplir le frigo, des séjours ou simplement un moment d’accueil dans les locaux nouvellement investis au 42 cours des Girondins.Prisonniers du quotidienDans l’une des pièces, cet après-midi-là, on y tape le carton, entre rires et discussions. On parle des petits tracas et petits bonheurs. Ça fait du bien de libérer la parole , explique Nicole. À 59 ans, en fauteuil roulant, elle ne peut se déplacer seule. Elle vient ici rompre la solitude, solder le cafard des derniers soirs. Il m’arrive de ne voir personne certains jours , lâche-t-elle. L’association lui a offert en juin dernier une sortie à Paris. La première fois qu’elle sortait réellement de sa prison du quotidien .Une respiration. J’avais le coeur et l’esprit légers, je ne pensais à rien , dit-elle, se disant infiniment redevable envers les bénévoles. Avant d’ajouter : Des fois, vous avez juste besoin d’une épaule. Arnaud Bertrand – Sud Ouest – 21 décembre 2016(1) www.credoc.fr/pdf/Rapp/R242.pdf

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Rodin Munganga

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