Ils ont connu l’instauration du droit de vote des femmes (1944), l’émancipation financière des femmes mariées autorisées à disposer de leur argent en 1965, la légalisation de la contraception (1967), de l’IVG (1975) ou encore celle du divorce par consentement mutuel (1975).
Aujourd’hui, ces femmes et hommes ont vieilli et regardent avec beaucoup d’intérêt les évolutions et débats de notre société actuelle. 123 d’entre eux, accompagnés par notre Association, âgés de 57 à 110 ans, ont souhaité s’exprimer sur les violences faites aux femmes, l’image des femmes âgées dans la société, les médias et la culture, les inégalités de travail ou de retraite, la santé…
L’âgisme, pas tendre avec les femmes âgées
Terreau de nombreuses discriminations, l’âgisme a des conséquences négatives importantes sur la santé physique et mentale des personnes âgées. Jugées sur leur physique (haro sur les chevelures blanches et les rides qui s’installent), leurs capacités cognitives qui s’amenuiseraient ou encore leur perte d’autonomie, les femmes âgées perdent pied et se sentent inutiles.
Ce n’est pas simple d’être une femme, mais être une femme âgée l’est encore moins
« On dit de moi que je suis une vieille femme, que je ne sers à rien aujourd’hui et que je suis une charge pour la société. Mais dans ma tête, je ne suis pas vieille et chaque journée est précieuse à vivre ».
Yvonne, 110 ans
« J’aimerais dire aux jeunes femmes, aux femmes plus généralement de se préparer à vieillir. Ce n’est pas simple d’être une femme, mais être une femme âgée l’est encore moins ».
Anne-Marie
Santé, retraite, autonomie… des clés pour bien vieillir
Alors que les Petits Frères des Pauvres accompagnent des milliers de personnes âgées qui cumulent vieillesse, isolement, précarité et perte d’autonomie pour certains, nous alertons sur les difficultés à vivre dans des conditions dignes jusqu’au bout de la vie. Ainsi, la retraite, la santé, ou encore la revalorisation des métiers du Grand Age sont des enjeux clés pour demain.
« Il faut donner un salaire décent aux professionnelles de l’aide, c’est un sacré travail, elles ont du mérite ».
Raymonde, 80 ans
« Que voulez-vous que je fasse avec 800 euros par mois une fois le loyer payé, il ne reste pas grand-chose. Moi, je n’ai pas honte de le dire, je ne fais qu’un repas par jour ».
Monique, 77 ans
Les droits des femmes : une nouvelle bataille à engager ?
Au sujet des droits des femmes, nos aînés ont insisté sur la nécessité de revaloriser les carrières des femmes âgées et l’importance d’un système de santé fiable et abordable pour les prendre en charge.
Elles encouragent aussi les jeunes femmes d’aujourd’hui à obtenir plus de droits et à ne pas dépendre des hommes… D’ailleurs, tous voient d’un bon œil la libération de la parole sur les violences faites aux femmes et prônent la visibilité de ces violences, y compris pour les femmes âgées.
« BATTEZ-VOUS pour avoir plus de droits que les anciens avaient ».
Léonie, 71 ans
« La femme âgée est victime de violence autant que les femme jeunes, il y a de violences dans les EHPAD ».
Delphine, 71 ans
30 préconisations pour faire évoluer les droits des aînés
À l’issue de ce recueil, notre Association, qui lutte depuis près de 80 ans pour valoriser la place des aînés les plus fragiles dans la société, propose tout un volet de préconisations pour améliorer les conditions de vie des personnes âgées et notamment celles des femmes âgées qui représentent plus de 15 % de la population française.
Lutte contre l’âgisme, lutte contre la pauvreté, amélioration des conditions de travail et de salaires dans les services à la personne, construction d’une politique du Grand Age correspondant aux besoins, les chantiers à mener pour combattre les inégalités et renforcer les droits des aîné(e)s sont nombreux et urgents.