Colocation pour senior : en quoi ça consiste ?
Une colocation pour seniors est un logement partagé entre plusieurs personnes âgées. Comme dans toute colocation, chacun a sa propre chambre, mais les autres pièces de vie sont communes, comme le salon, la cuisine ou la salle de bains. Dans certain cas, les colocations seniors sont pensées pour que chaque personne ait accès à sa propre salle de bains depuis sa chambre.
La colocation peut ne comprendre que des seniors, ou bien se faire entre personnes âgées et personnes plus jeunes, des étudiants par exemple. On parle alors de cohabitation intergénérationnelle, qui se fait souvent au domicile du senior, qui loue une ou plusieurs des chambres de son logement à des étudiants. Le loyer peut être modéré, voire même gratuit, en l’échange d’une écoute, d’une présence, ou d’un peu d’aide pour les tâches ménagères.
Lorsqu’un groupe de personnes autonomes monte un habitat partagé en autogestion, on parle d’habitat participatif. Et quand une colocation ou un lieu regroupe des personnes âgées ou en situation de handicap, et est gérée par un porteur de projet comme une structure associative, il s’agit d’un habitat inclusif. Les Petits Frères des Pauvres disposent de 28 maisons qui offrent des solutions innovantes d’accueil, de séjour et de logement à titre provisoire ou définitif aux personnes âgées.
Les avantages de la colocation pour seniors
La colocation senior autonome permet de mutualiser les dépenses de plusieurs personnes. Vivre à plusieurs revient toujours moins cher que de vivre seul. Et se mettre en colocation pourrait revenir encore moins cher que d’être accueilli en établissement spécialisé pour personnes âgées.
La colocation présente également l’avantage de créer des liens avec les autres colocataires, et de se sentir en sécurité, notamment en cas de petit accident domestique. Les différents colocataires peuvent s’entraider dans la réalisation des tâches ménagères. Dans le cas d’une cohabitation intergénérationnelle, cela permet aussi à la personne âgée de pouvoir conserver son logement et rester vivre chez elle, sans être seule.
Si la colocation permet de garder une certaine indépendance et un maintien à domicile, plutôt que d’aller en maison de retraite, EHPAD, ou résidences seniors, elle présente aussi quelques inconvénients, comme le manque d’intimité par rapport à un logement seul, mais aussi les aléas qui peuvent se présenter en fonction des autres colocataires : mésentente, horaires en conflit, etc. Sans compter le risque de départ du colocataire, ce qui peut forcer à devoir trouver un remplaçant rapidement pour ne pas avoir de difficultés à payer le loyer et les factures. Mais dans certains cas, comme en habitat inclusif, c’est au porteur de projet de trouver un nouveau colocataire.
Comment rejoindre une colocation pour seniors ?
Une colocation seniors autonomes peut se mettre en place spontanément, entre plusieurs personnes âgées qui se connaissent, par exemple. Ou en passant une petite annonce pour trouver un colocataire étudiant. Mais il est également possible de chercher des habitats partagés déjà existants. Pour cela, il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès d’organismes ou de sites spécialisés, notamment le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de votre commune, ou sur les sites habitatparticipatif-france.fr et cohabilis.org.
La Maison du Thil, à Beauvais, est un exemple d’habitat inclusif pour seniors, géré par l’association de gestion des établissements des Petits Frères des Pauvres et la fondation Bersabée depuis 2016. Ce logement à responsabilité partagée, dans une belle bâtisse bourgeoise, est composé de 5 chambres occupées par 7 personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Les personnes âgées ont leurs propres meubles dans leur chambre, et partagent salle à manger, salon, cuisine, et un jardin clos de 2 500 m². Un service de professionnels d’aide à domicile sur place 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 assure également une présence sécurisante. Ce projet réunit les colocataires, leurs familles, le service d’aide à domicile, les partenaires médicaux, et l’association de gestion des établissements des Petits Frères des Pauvres.
Rejoindre une colocation quand on est senior : nos conseils
Avant de se lancer dans l’aventure de la colocation, il faut penser à ce que l’on est prêt à partager, et en fonction de cela, chercher par exemple un logement où le retraité aura sa propre salle de bain, ses toilettes et ses placards en plus de sa chambre.
Au niveau juridique, il faut établir un contrat de colocation, et il ne faut pas non plus hésiter à écrire ensemble, avec les autres colocataires, une charte de la vie en colocation. Assurer son logement et sa responsabilité civile est, bien sûr, également primordial.
Bonne nouvelle, il existe des aides financières pour les loyers, comme l’Allocation Personnalisée au Logement (APL), mais aussi parfois des subventions locales ou régionales. En fonction du modèle de colocation, des associations ou organismes peuvent également accompagner les personnes âgées dans leur recherche de colocation senior puis dans leur quotidien de colocataires.
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