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Rencontre avec Martine : La soeur des  »petits frères » d »Antibes

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Pour Martine Evgrafoff « Être exigeant pourrit la vie ; on n'est jamais satisfait ». Grâce aux petits frères des Pauvres, cette ancienne danseuse, malmenée par la vie, a rebondi. Rencontre et portrait avec cette personne accompagnée dans le quotidien Nice-Matin du 26 mars dernier.

Portrait chinois Si vous étiez un lieu d’Antibes ?Le Fort Carré. Il représente la droiture, la force…Si vous étiez un endroit pour sortir ?Le Vieil-Antibes. J’aime flâner dans les rues, regarder les maisons et les fleurs. Entrer dans les boutiques et les galeries d’art et chez les artisans. Même sans rien acheter, bien sûr !Si vous étiez une personnalité antiboise ?Le Docteur Rostan. Je ne sais pas qui sait ! (Rires) Mais c’est le nom de la rue où se trouve le local des petits frères des Pauvres et la chapelle Saint-Bernardin.Si vous étiez une plage ? La plage près du port Gallice.C’est le Cap d’Antibes. Et il y a moins de monde, l’été, qu’à Juan. Mais bon, je n’y vais pas souvent.Si vous étiez une saison ?Sans hésiter, l’été. J’aime énormément la chaleur. La belle luminosité. Pouvoir ouvrir la fenêtre.Si vous étiez une qualité ?L’honnêteté. En fait, la droiture.Si vous étiez un défaut ?L’exigence. Cela peut pourrir la vie. Celle des autres et la sienne bien sûr. Car on n’est jamais satisfait.Si vous étiez un objet ?Un vase pour y mettre des fleurs tous les jours. Surtout des roses, couleur corail.Si vous étiez un sport ?Un art martial. Je suis époustouflée par les chorégraphies des spectacles. Cela s’apparente à de la danse. C’est précis, millimétré. C’est magnifique.Si vous étiez un animal ? Un chat. J’ai eu une chatte durant huit ans. Elle m’attendait et je lui parlais.Si vous étiez une odeur ou un parfum ?Le parfum de la rose, bien sûr.Ici, je trouve que les fleurs embaument plus qu’ailleurs. J’adore La Vie est belle de Lancôme. Julia Roberts, qui l’incarne, est une très belle personne. Au-delà de la beauté. Elle a une aura. Si vous étiez un livre ? La Vie quotidienne du temps des tsars de Russie d’Henri Troyat. C’est un livre que mon père m’a donné. Je le lis et le relis. Il m’a suivi partout.Si vous étiez une devise ?« Tiens-toi droite ! » C’est ce que mon père me répétait tout le temps.Cet appartement a été son refuge. Son cocon où elle a pu se reconstruire. Tout doucement. L’esprit et le corps enfin apaisés. Martine Evgrafoff est l’une des bénéficiaires des petits frères des Pauvres. Grâce à des legs, l’association, 100 % laïque malgré son intitulé, met des logements à disposition des écorchés de la vie, des cabossés et éclopés de l’existence. Un toit et une aide constante contre un prix modique. C’est dans l’un de ces appartements que l’on a rencontré Martine. Chez elle, donc. Autour d’un café et des biscuits. Martine tenait à témoigner. Reconnaissante des bienfaits de l’association. « J’ai touché plusieurs fois le fond. J’ai cru ne pas me relever » .De son passé de danseuse classique à l’Opéra de Paris, la septuagénaire a gardé l’élégance, la fine silhouette, un port altier et un dos bien droit. « Mon père me disait toujours : Tiens-toi droite ! » Une règle qu’elle n’a jamais oubliée. Même dans les moments difficiles. Des jours, des semaines, des années galère, Martine en a connu.Pourtant, l’histoire avait bien commencé. À Paris, au sein d’une famille de Russes blancs réfugiés où la danse et la musique sont quasiment une religion. « J’ai pris des cours de danse à l’âge de cinq ans. Un professeur de l’opéra m’a repérée. Mes parents m’ont aussi fait suivre des cours de guitare. Pas avec n’importe qui. Avec Granados. Je me souviens que j’avais horreur de ça ! » Mais mettre un terme à la danse a été une blessure. « Je n’avais pas le souffle. J’ai eu des problèmes cardiaques. D’ailleurs, j’ai été opérée deux fois par la suite ».Entre-temps, Martine s’est mariée, toute jeunette. Est devenue maman, à deux reprises. Une fille et un garçon. « Ma belle-famille, issue de la bourgeoisie, voyait d’un mauvais oeil le métier de danseuse. Comme des filles légères, quoi », rit-elle. Elle divorce. Prend ses cliques et ses claques. Attirée comme une luciole par le monde du spectacle et ses lumières, Martine devient maquilleuse, costumière, décoratrice, dans des théâtres parisiens, pour des comédies musicales et des revues. « J’adorais ce milieu un peu barge », soupire-t-elle. Un monde piégeux. « J’étais toujours partante pour les fameuses mi-temps dans les coulisses ! Pour manger un morceau et trinquer. Puis recommencer… » Le tourbillon l’aspire. Remariée, elle divorce une seconde fois. Et découvre, effarée, qu’elle n’a plus un sou et beaucoup de dettes. La spirale l’avale. Aujourd’hui disparus, ses parents la font venir auprès d’eux à Antibes. Mais le soleil de la Côte d’Azur n’adoucit par les galères. « J’avais trouvé un boulot à Juan-les-Pins. J’étais payée parfois au noir. Un jour, mon propriétaire m’a dit qu’il fallait que je parte de mon appartement qu’il récupérait pour lui. Avec ma toute petite retraite, je ne pouvais rien trouver, ici ! C’est lui qui m’a parlé des petits frères… » C’était il y a onze ans. Martine se souvient de sa première fois : « Je suis allée dans les locaux de l’association, rue du Dr-Rostan, dans la vieille ville. Avec une valise pleine de papiers administratifs auxquels je ne comprenais rien. Je croyais entrer dans un monastère. Et j’ai trouvé des hommes et des femmes admirables, simples, qui m’ont sortie du trou dans lequel je m’enfonçais. La première fois où je suis entrée dans mon nouvel appartement, j’étais hallucinée. Tout était parfait. Je m’imaginais qu’on allait me loger dans un truc obscur ! Non ! Ce logement m’a sauvée. Longue vie à l’oeuvre des petits frères des Pauvres ! Grâce à eux je peux parfois partir en vacances. Ils sont incroyables ».Marie-Christine ABALAIN | Nice Matin | 26/03/2016

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Audrey Achekian
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