Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Accompagnante de malades nomades

Derniers témoignages

26 juillet 2024

Laurence, bénévole : « Chaque intervention me donne un réel bonheur d’avoir pu aider à ma façon »

Lire le temoignage

26 juillet 2024

Jean-Roland, 76 ans : « ici, je suis bien, c’est un palace ! »

Lire le temoignage

29 avril 2024

Alisa, volontaire européenne de 19 ans : « j’ai trouvé ma famille française »

Lire le temoignage
Voir tout
Les petits frères m'ont appris quelque chose : être auprès d'une personne dans une position d'écoute, c'est-à-dire laisser une personne prendre toute la place qu'elle a envie de prendre .

«Elle nous a été signalée le 10 novembre dernier. Elle avait été hospitalisée à l’hôpital Tenon, pour un malaise, C’est une personne qui a une maladie évolutive. Son fils était alors en unité de soins palliatifs dans un hôpital du Val-de-Marne. On m’a demandé de l’accompagner auprès de lui pour qu’elle le voie avant qu’il décède. Les choses avaient été bien faites, une ambulance nous a emmenées là-bas. À partir de là, le lien s’est fait.». Marie-France SCOTT – bénévole d’accompagnement des malades. Lorsque Marie-France Scott évoque Suzanne F., on sent combien lui tient à cœur le sort de cette femme qu’elle accompagne dans ces pérégrinations, d’hôpital en moyen séjour, entrecoupées de brefs passages à son domicile.«Quand je l’ai vue pour la première fois, elle était assise sur son lit avec son petit manteau rouge, bien droite, se souvient Marie-France. Je pense qu’elle devait être habillée depuis pas mal de temps et elle attendait mon arrivée…».Suzanne F. est «une petite femme toute menue aux beaux cheveux blancs», note une de ses visiteuses sur le cahier de transmission de la fraternité Accompagnement des malades. Jusqu’à son hospitalisation, elle habitait un coquet studio dans une résidence retraite de la ville de Paris. Après la mort de son fils, Mme F. «perd un peu la notion des choses». Hospitalisée en médecine interne, elle reçoit à deux reprises la visite de Marie-France : «Elle était très malheureuse là-bas, se sentant vraiment prisonnière et elle a sombré. Elle est devenue assez paranoïaque…».Elle sort le 9 décembre, sans que son retour chez elle ait pu être préparé. Incapable d’assumer seule cette sortie -papiers à remplir, service d’aide- ménagères à contacter…, elle est de nouveau hospitalisée le 12, dans l’attente d’un placement en moyen séjour.Le 16 décembre, elle assiste aux obsèques de son fils, se retrouve entre ses quatre murs, avant de retourner à l’hôpital trois jours plus tard, via les urgences. Marie-France va la voir très souvent, car l’état de Mme F. se dégrade : «Elle n’était plus au même étage, ce qui la déboussolait encore plus. Elle errait dans les couloirs à la recherche des toilettes. Il fallait que je la remette à chaque fois un peu dans la réalité, lui rappeler mon prénom : “Marie-France! ah oui, c’est ça!”.».Coquette, Mme F. est aussi très perturbée par ses vêtements froissés, le bouton qui manque à sa veste, qu’elle aimerait recoudre. Heureusement, Mme G., une conseillère en économie familiale du bureau d’aide sociale du XXe arrondissement parisien, garde le contact avec elle, lui fait parvenir du linge propre et assure le suivi administratif. Ainsi, le maillage se renforce autour de la patiente, grâce à sa référente à la fraternité, Sabine de Baudus, qui de coups de fils en mails fait circuler les nouvelles auprès des quelques personnes qui constituent son maigre entourage. Marie-France continue ses visites. Il est alors question que Mme F. soit transférée à Draveil (Essonne) dans un centre de moyen séjour. La fraternité fait jouer le réseau interne pour organiser son accompagnement.Le contact est pris avec une équipe des petits frères de Draveil…Mais, le 19 janvier, coup de fil de l’hôpital : Mme F. va être hospitalisée dès le lendemain en gérontologie à l’hôpital Charles-Foix d’Ivry (Val-de-Marne). Branle-bas de combat : deux des bénévoles de l’implantation Paris-Sud, qui accompagne des personnes dans cet établissement, pourront prendre le relais.Le 26 janvier, Marie-France note une amélioration de son état : «Mme F. a toujours quelques moments de confusion, mais elle est cohérente, elle ne se plaint pas des soignants, et n’a apparemment plus d’idées fixes.» Cette personne «qui fait tout pour se tenir droite» est seule depuis la mort de son fils. Les rares parents encore en vie habitent la province.Aujourd’hui, elle est à Charles-Foix… le temps qu’une place lui soit trouvée dans un hôpital en long séjour. Même provisoire, cette stabilité ne peut que l’apaiser. Encore faut-il préparer son entrée définitive en institution, l’aider à faire le deuil de son fils : «C’est une personne qui ne montre rien. Elle m’a donné l’impression de retenir sa souffrance. Elle commence à évoquer son fils, quand les souvenirs lui reviennent comme des flashs , observe Marie-France, qui passe de longs moments au téléphone avec Mme G.Dès qu’elle sera en état de sortir, des bénévoles de Paris-Sud se proposent d’emmener Mme F. déjeuner rue Chanoinesse, le restaurant associatif, un lundi par mois. Consultée, Marie-France ne peut qu’approuver cette incitation : «C’est une personne qui, physiquement, a besoin d’être aidée, car elle a des problèmes respiratoires et s’essouffle très vite. Mais, si elle est bien entourée, pourquoi pas ?».Garder le lien pour que la personne se sente reliée où qu’elle aille, c’est le rôle de ces bénévoles qui se doivent d’être aussi mobiles que les malades et «ne pas être attachés aux lieux où ils interviennent», diagnostique Chantal Grimaud, directrice de la Fraternité. «Ils doivent aussi apprendre à se “désapproprier”, c’est-à-dire arriver à accepter qu’il y ait une multitude de relations privilégiées autour d’une personne.» Tâche difficile? Cela s’apprend par l’expérience, affirme Chantal Grimaud, et grâce aux divers soutiens que la fraternité donne aux accompagnants.«Je me sens le désir de garder le contact avec elle, précise Marie-France, parce que nous avons vécu des moments très forts toutes les deux», ajoutant : «Je ne peux pas faire autre chose que de lui apporter de la tendresse.». EN SAVOIR+ QUELLEACTION?Accompagner des malades qui sont continuellement transférés du domicile à l’hôpital, d’un service à un autre, d’un établissement de soin à un autre, afin d’offrir une continuité dans leur accompagnement.OÙ ?À Paris et dans sa banlieue, avec la fraternité « Accompagnement des malades ».RÉSEAUXMOBILISÉSLes douze services hospitaliers avec lesquels la fraternité a un partenariat, les partenaires sociaux et les réseaux de soin à domicile, les réseaux internes des petits frères des Pauvres : implantations parisiennes et celles de la Banlieue, Fondation Bersabée, résidences d’hébergement temporaires, gérées par PFP-AGE…SIGNESPARTICULIERSLe bénévole devient nomade, à l’égal du malade. Pour qu’ il soit réactif, improvisation, imagination créativité sont nécessaires ainsi qu’une disponibilité à toute épreuve.

Partager Ce témoignage
A propos de l’auteur
Image de Audrey Achekian
Audrey Achekian
Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test Biographie test

Découvrez comment vous pouvez agir

Consulter d'autres témoignages

Laurence, bénévole : « Chaque intervention me donne un réel bonheur d’avoir pu aider à ma façon »

Laurence est bénévole pour l’équipe d’Accompagnement vers le Logement des Petits Frères des Pauvres de Lille...

Jean-Roland, 76 ans : « ici, je suis bien, c’est un palace ! »

Après un divorce difficile, Jean-Roland a tout perdu. S’en est suivi une longue période d’errance avant...

Alisa, volontaire européenne de 19 ans : « j’ai trouvé ma famille française »

Alisa est une jeune Allemande de 19 ans qui s’est engagée pour un corps européen de...

Faire un don