Tous les vendredis, Alain a le même rituel. À 13h, il a rendez-vous à l’Unité Sécurisée Interrégionale de la Salpêtrière (75) pour discuter… avec des prisonniers malades. Jusqu’à 15h, avant la reprise des soins, il voit deux à trois détenus.
Sa mission ? « C’est d’écouter, tout simplement », sourit Alain. Parce qu’ici, entre les murs de cet hôpital-prison, les détenus sont malades, parfois gravement. Alors leur moral est au plus bas… « Ils peuvent exprimer toutes leurs interrogations, leurs incertitudes, leurs espérances… puisque c’est vraiment la double peine : ils sont enfermés pour des raisons pénales et enfermés par leur maladie. », résume le bénévole.
Mais cette ambiance, parfois pesante, n’empêche pas les belles rencontres : « Globalement, dans ce bénévolat, j’ai fait de belles rencontres. Avec certaines et certains, le courant passe, c’est évident… ils se livrent. Avec d’autres, il faut plusieurs visites. Je vois leur évolution, ils se détendent petit à petit, ils me font plus confiance d’une semaine à l’autre. », observe-t-il.
De belles rencontres au milieu de l’hôpital-prison
Pour Alain, ce bénévolat en milieu carcéral auprès des détenus malades avec les Petits Frères des Pauvres est une richesse. Il a l’occasion, de jour en jour, de faire de nouvelles rencontres, de découvrir de nouvelles histoires et d’approfondir sa connaissance de l’Autre.
« Ça m’apporte de rencontrer des hommes et des femmes dont je découvre avec bonheur le caractère, l’histoire. Je suis à leur disposition pour entendre ce qu’ils ont à me dire. L’un va me parler de sa santé, l’autre de son mécontentement par rapport à la justice, l’autre va me dire soudainement la raison de sa condamnation. J’écoute ces confidences et c’est le plaisir de découvrir une humanité extrêmement variée. Il m’arrive aussi, quand j’entends certains cas- un crime passionnel ou une violence- et leur cheminement, de me dire qu’après tout, n’importe qui pourrait être à leur place… Finalement, à leur contact, j’apprends l’humanité. », explique Alain.
Après tout, n’importe qui pourrait être à leur place…
Si Alain tire de nombreux bienfaits de son bénévolat, il sait que de nombreuses idées reçues circulent sur le milieu de la prison. Il comprend les peurs que son bénévolat et les détenus peuvent inspirer mais souhaite s’en détacher : « Notre choix, c’est de visiter ceux qui vivent une double peine. Personnellement, je ne suis pas juge de profession et de toute façon, personne n’est condamnable à perpétuité. », conclut-il.
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