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Auprès des migrants vieillissants

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Ce qui me fait plaisir, quand je les rencontre le lundi, c'est de voir qu'ils ont dans les yeux un sourire qui fait chaud au cœur...

Xavier BIGARRÉ – bénévole référent de l’équipe Sonacotra.Coincé entre l’autoroute et une chaudronnerie nauséabonde, le foyer Sonacotra les Acacias à Vénissieux (Rhône) est le lieu anonyme par excellence. Mis en service en 1969, il héberge aujourd’hui 237 travailleurs émigrés isolés de tout : le premier commerce est à 600 m ! 55 % d’entre eux sont originaires du Maghreb.97 résidants ont plus de 60 ans. Même s’ils ont une famille au pays, ces hommes vieillissent dans l’isolement social et affectif, la précarité et l’oubli… D’autant plus que ces foyers, érigés pour des travailleurs à l’aube des Trente Glorieuses, n’ont jamais été conçus pour héberger des personnes âgées. La conception des lieux ne garantit aucune intimité et rend difficile le recours aux services d’aides et de soins à domicile. C’est sur ce constat, et celui des besoins de cette population immigrée vieillissante, réalisé par une assistante sociale du CCAS de Vénissieux, Nathalie Alonso, qu’une équipe des petits frères lyonnais s’est lancée dans une action auprès des migrants les plus isolés.Validée par le conseil de fraternité le 20 juin 2005, l’action est un des axes du projet «Vivre vieux mais vivre mieux à Vénissieux». Aux Acacias, elle a démarré en novembre : sous la houlette d’Aude Pretet, vice-présidente de la fraternité lyonnaise, une équipe de bénévoles repeint la «caféterie», désinvestie faute de personnel. Les invitations sont lancées pour le 28 novembre: les «chibanis» (anciens en arabe) sont invités «à un moment convivial»… Le but de cette rencontre, explique Dominique Viallon, responsable du projet dans l’implantation lyonnaise, était de faire connaissance et de donner une visibilité à notre présence auprès des plus âgés : «Vous avez besoin d’un lieu collectif, nous sommes là pour y répondre». Depuis, le lundi de 15 à 18h, une permanence est ouverte dans la salle de TV. Des jeunes stagiaires de Bioforce, partenaires de l’opération, assurent un accueil individuel pour apporter une aide administrative et juridique.Ce lundi de février dans la pièce aux murs jaunes et piliers orange, Haynïa, jeune stagiaire qui parle arabe, règle avec un dispensaire un problème d’appareil auditif. À une petite table, Pierre, retraité d’une entreprise de travaux publics, se penche sur le dossier de relogement d’un deuxième résidant. Vincent, stagiaire de Bioforce, tente de démêler le dossier d’Amor, victime d’un accident de travail il y a deux ans.1. Améliorer les conditions de vie des personnes immigrées vieillissantes en foyer Sonacotra (juillet 2005)Armé de son bagage juridique, il essaie de faire valoir une rechute auprès du médecin de la Sécurité sociale pour régulariser la situation administrative de l’Algérien inapte à reprendre le travail. «Il s’agit d’installer l’action, explique Dominique : tout se fait en même temps, être à l’écoute de ce qui se passe au foyer, repérer les besoins, répondre aux demandes administratives, se fondre dans le paysage, recruter des bénévoles…».Aux Acacias, le «travail d’approche» s’accomplit à tout petits pas pour construire une relation de confiance avec ces hommes solitaires, qui voient arriver l’âge de la retraite comme une déchéance. Dans un premier temps, les demandes sont surtout administratives. La plupart n’ont pas été alphabétisés et ne lisent pas le français. Il s’agit le plus souvent de répondre au courrier, et de démêler des situations plus ou moins complexes qu’ils ont laissé traîner.« Ce qu’ils désirent avant tout, c’est être en paix et ne pas avoir de soucis administratifs, explique Xavier Bigarré, bénévole petits frères et «référent» de l’équipe. Quand on est monté dans les unités de vie pour faire connaissance, j’ai vu des gens complètement recroquevillés sur leur matelas, devant la télé…», s’étonne-t-il. Pour avoir vécu longtemps au Maroc, il connaît bien la population maghrébine, et se dit «très motivé par le fait d’accompagner des personnes qui ont travaillé dans des conditions assez difficiles et qui se retrouvent seuls». Non seulement leur vieillesse en France n’a jamais été pensée par les pouvoirs publics, mais la barrière culturelle leur permet difficilement d’intégrer une maison de retraite. L’action de l’équipe de bénévoles se justifie d’autant plus que les «Acacias» doit être démoli à l’horizon 2008 et ses habitants relogés. Ce que la plupart d’entre eux redoutent. Ici, ils ont leurs repères, leurs habitudes de vie.De quoi sera fait l’avenir ?L’équipe petits frères est partenaire du binôme médico-social qui intervient dans les cinq foyers Sonacotra de Vénissieux pour accompagner la réhabilitation des foyers. Les bénévoles peuvent se positionner comme relais dans l’accompagnement au relogement : «Cela nous permet de développer notre savoir-faire pour accompagner ces personnes dans un nouveau lieu de vie, maison de retraite, foyer-logement ou autre», assure Dominique Viallon. Ce travail de médiateur ne peut se faire que dans la durée : laisser s’instaurer la confiance, «permettre qu’au travers d’une action collective et conviviale des liens se nouent».«Il va y avoir une livraison d’un certain nombre de logements, après la réhabilitation des Cèdres», explique Edouard Bermudez, directeur du foyer les Acacias, qui souhaite proposer à une trentaine de résidants d’en bénéficier, pour qu’ils puissent y trouver le confort d’une résidence sociale. Très soucieux du bien-être des plus âgés, le directeur a vécu comme une «aubaine» l’arrivée des bénévoles : «L’équipe est formidable, ils répondent tout à fait aux besoins de contacts des résidants.». «On commence, nuance Dominique Viallon. On a déjà repéré cinq personnes qui paraissent très isolés parce qu’ils ont rompu avec leur famille, ou parce qu’ils ont des problèmes de santé ou de finances qui ne permettent plus de faire le voyage au pays. On veut avoir le temps de prendre la mesure de la situation et des orientations d’actions à venir.».

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Audrey Achekian
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