Elaine, c’est la plus belle victoire de Marion. Après un an passé aux côtés de cette soixantenaire atteinte de troubles mentaux et accompagnée par les Petits Frères des Pauvres de l’Upper Michigan (à l’est des Etats-Unis), Marion retient un moment fort : « Elaine avait des difficultés à exprimer ses sentiments et se sentait déstabilisée par l’amitié ou la tendresse. Un jour vers la fin de mon année là-bas, Elaine m’accueille en me disant : « Bonjour mon amie, comment ça va mon amie ? » ». Une déclaration simple mais qui voulait dire beaucoup… « J’ai été très touchée et j’ai eu le sentiment que ma mission était accomplie. D’un côté, Elaine avait réussi à exprimer ses sentiments sans crainte et de l’autre, j’avais réussi à lui faire avoir confiance en l’autre », se souvient-elle.
Comme Marion, de nombreux jeunes volontaires âgés de 16 à 25 ans décident de rejoindre les Petits Frères des Pauvres pour un service civique auprès des personnes âgées isolées, en France ou à l’étranger.
Les personnes âgées ont des anecdotes, des expériences de vie, des histoires à raconter et recherchent juste une oreille attentive pour transmettre leur savoir
Service civique : des missions variées
Marion rendait visite aux personnes âgées isolées à leur domicile ou en maison de retraite et pouvait les accompagner à des rendez-vous médicaux ou leur distribuer des colis de nourriture. Pour elle, cela a représenté « tout un travail d’organisation : prendre en compte les emplois du temps, faire le suivi de la personne âgée accompagnée, en référer à l’association, détecter des signes de détresse psychologiques ou physiques… », énumère-t-elle.
Elle organisait également des évènements pour les habitants du comté où elle était affectée (des repas, des sorties au bord du lac, des fêtes d’Halloween, St Patrick…). Elle recrutait des volontaires et proposait un accompagnement à de « « nouveaux Forever Friends » comme ils les appellent là-bas ».
Service civique à l’étranger : une expérience inoubliable
Questionnée sur le bilan qu’elle tire de ce service civique à l’étranger auprès des Petits Frères des Pauvres, Marion confie : « ce service civique m’a beaucoup appris sur moi-même. En plus de me permettre de me perfectionner en anglais, il m’a surtout permis de faire ressortir la meilleure partie de moi. Dans ce type de mission, l’autre passe devant soi. Même si nous n’avons pas l’impression d’en faire beaucoup pour ces personnes, en réalité on leur fait le meilleur des cadeaux : le cadeau d’amitié, le cadeau d’avoir une oreille tendue vers eux et d’avoir une épaule sur laquelle se reposer si besoin. Les amitiés construites là-bas sont mon meilleur souvenir ! »
Pour la jeune fille, s’engager auprès des personnes âgées isolées a été extrêmement enrichissant : « Les personnes âgées sont des livres à eux tout seuls. Ils ont des anecdotes, des expériences de vie, des histoires à raconter et recherchent juste une oreille attentive pour transmettre leur savoir. Ils nous confient leurs peines, leurs joies, leurs cicatrices et leurs secrets. Ils nous font confiance et nous acceptent dans leur intimité et ont tant à partager ! En tant que postulant au service civique, nous sommes encore des êtres humains « en formation » et ces expériences sont les clés de notre construction en tant que citoyen du monde », conclut-elle.