Les Petits Frères des Pauvres interviennent auprès des détenus âgés qui sont extrêmement isolés au fond de leur cellule. Christophe, 57 ans, détenu à la Maison d’arrêt de Fresnes, est suivi par 4 bénévoles de l’équipe d’accompagnement des Petits Frères des Pauvres de l’action carcérale. Il exprime sa reconnaissance à travers un courrier, dont sont tirés ces extraits :
« J’ignorais qu’en ces lieux, des rencontres aussi inattendues que salutaires puissent voir le jour, que des affinités puissent naître en si peu de temps !
Votre sollicitude vient noyer mon cœur d’une chaleur qu’il me semblait impossible de ressentir en cet endroit.
Vous êtes le surgissement inespéré de l’inattendu, ce don de vous qui apporte la lumière et éclaire mon existence, aujourd’hui dans les ténèbres.
Vous m’apportez cette vague d’optimisme qui vient submerger mon océan de pessimisme !
Ces murs lâchent soudain leur emprise sur moi, ce numéro égaré parmi tant d’autres et cette caricature de présence redevient, dans la magie de nos instants, une personne à la dignité retrouvée.
Vous me nourrissez du feu de l’expérience dont mon âme a tant besoin, en votre présence, je crois à nouveau au divin qui est en chacun de nous, vous en êtes la preuve la plus éblouissante.
Vous venez adoucir ma captivité, en votre compagnie, je m’évade du concret, du réel, de ma triste réalité. Ces murs lâchent soudain leur emprise sur moi, ce numéro égaré parmi tant d’autres et cette caricature de présence redevient, dans la magie de nos instants, une personne à la dignité retrouvée.
Il ne s’agit pas de charité, mais de quelque chose d’infiniment plus élevé, bien que vous soyez informés sur les raisons qui m’ont conduit en détention, aucun d’entre vous ne s’est autorisé à me juger, à me blâmer, vous avez fait preuve de compréhension face à l’incompréhensible !
La prison, c’est la perte de repères, un univers peuplé de silhouettes, cherchant sur une boussole imaginaire, un cap qu’ils espèrent pouvoir retrouver. Par votre bienveillance, vous m’indiquez la direction, le cap, que je dois suivre dans la tourmente de ma vie, un futur à inventer que mon propre mépris refusait, hier encore, d’envisager !
Avec vous, je me délivre de longs silences, j’échappe un instant à cette solitude forcée, vous faites jaillir en moi des émotions, imprévisibles moments de grâce qui chasse cette mélancolie qui m’est inhabituelle. »