La musique, Claude est tombé dedans lorsqu’il était tout petit. Vers 8 ans, il découvre des instruments dans le cagibi du père de son meilleur ami qui jouait dans une fanfare : c’est le début de son initiation.
À 10 ans, il interprète déjà les mélodies des Beatles sans réellement connaître les bases. La musique lui vient instinctivement. Il lui suffit de prendre un instrument et de trouver quelques accords pour qu’il commence à en jouer !
Ce n’est qu’à 12 ans qu’il commence le solfège même si, de son propre aveu, il n’en a pas gardé un très bon souvenir… Ensuite, il apprend à jouer de la guitare avec la méthode du « Picking » de Marcel Dadi.
À l’âge de 15 ans, il réussit à s’acheter sa première guitare grâce à un stage en boulangerie/pâtisserie.
Sa passion dévorante pour la musique l’amène à prendre des cours de piano pendant 3 ans au conservatoire. C’est à ce moment-là, selon lui, que la musique devient un élément essentiel de sa vie.
Vivre d’art… et de pain
Après son premier stage en boulangerie, Claude poursuit dans cette voie. Une manière de lui assurer un salaire fixe. Il mène donc de front ses deux emplois : boulanger-pâtissier la journée et joueur de jazz la nuit.
Dans les années 80, il a la chance de partir à New York, pour enseigner l’art de faire du pain aux Américains. Là-bas, il se mêle à la scène musicale en jouant notamment pour des associations caritatives.
Que ce soit en France ou aux Etats-Unis, notre artiste est fortement épris du contact avec le public et la scène. C’est même l’essence de la musique selon lui car elle la rend vivante et la fait évoluer : « Quand on écoute un disque, on écoute un moment particulier. C’est une musique stagnante et intime qui se répète à chaque fois. Dans un concert, il arrive que ce soient les mêmes accords que l’on entende jouer, mais l’interprétation peut être différente. »
Avant la crise sanitaire, il lui arrivait donc à se produire au moins une fois par semaine, dans des bars ou des petites salles. Il y jouait ses propres compositions et des reprises. Mais depuis, cela devient plus compliqué.
Artiste et vieux : une plongée dans la précarité…
Ce statut d’intermittent, à l’approche de la soixantaine, a plongé Claude dans la précarité. « Socialement c’est vraiment un handicap quand on ne travaille pas, qu’on est aux minima sociaux, et avec l’inflation, il faut savoir faire face. », explique-t-il.
Socialement c’est vraiment un handicap quand on ne travaille pas, qu’on est aux minima sociaux, et avec l’inflation, il faut savoir faire face.
Il y a un peu plus d’un an, les Petits Frères des Pauvres lui ont donné un nouveau départ. L’artiste dispose désormais d’un appartement en toute autonomie au sein de la pension de famille des Petits Frères des Pauvres, La Gaîté (Paris, 14e). Il a trouvé une stabilité maintenant et une équipe qui le soutient. D’ailleurs, il fait souvent bénéficier les autres résidents de ses talents de musiciens… « La musique a un pouvoir bien plus grand que l’on ne l’imagine. Elle chasse les mauvais esprits. », sourit-il.
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