« Je dois vous l’avouer, j’étais un peu dans la crainte », révèle Lucette. À 84 ans, Lucette rêvait depuis toujours de partir séjourner dans un château mais… « Parfois, tenter de confronter le rêve à la réalité, c’est prendre un risque. Le péril est que ce rêve qui a été maintes fois caressé, bercé, soit fracassé par la réalité d’aujourd’hui qui menaçait de le faire éclater, de le pulvériser, comme une utopie trop belle. ».
Arrivée sur les lieux avec sa bénévole Chantal, toutes ses craintes s’envolent subitement : « le site, le cadre, vous place hors du temps, en quelques minutes, c’est le « lâcher prise » ».
Après avoir pris possession de leur chambre, les deux dames prennent le thé dans le salon/bar du château puis vont se promener au sein du parc. « C’était magnifique, le château est un peu en hauteur alors il y a une vue sur l’Indre en contrebas. Nous avons aussi pris des photos », se rappelle Chantal, bénévole de l’équipe de Vendôme. Alors que l’après-midi touche à sa fin, le duo se repose un peu avant de se pomponner pour aller dîner. Après le repas, Lucette et Chantal prolongent la soirée en discutant de l’histoire du Château d’Artigny, en se basant sur un prospectus donné par le personnel. Le lendemain, après un petit-déjeuner et une dernière balade dans le parc, il est temps de repartir ! « Nous avons été traitées comme deux princesses. L’accueil a été très chaleureux et nous avons eu l’impression d’être dans un autre monde, de faire une pause dans notre quotidien », ajoute Chantal.
J’ai le sentiment que ce séjour me prouve que la vie est belle
2 jours riches en émotions
Un programme haut en couleurs qui a su combler notre octogénaire : « pour résumer : HARMONIE, BEAUTE, SÉRÉNITÉ, PLÉNITUDE », sourit-elle.
Pour Lucette, ces deux jours ont été intenses en émotions et elle en garde un souvenir inoubliable ! « C’est mon trésor de guerre, je vais pouvoir y puiser inlassablement, évoquer chaque détail, chaque moment, y extraire : un instant, une heure, un ressenti, savourer ces moments de bien-être. Pouvoir les évoquer et en jouir encore lorsque :
– La dépendance qu’engendre l’âge m’oblige à solliciter de l’aide, me laisse gênée et même, parfois humiliée des faiblesses de mon corps.
– L’angoissante détresse qui m’étreint dans des moments de solitude,
– La souffrance permanente, les douleurs de la maladie que la pharmacopée ne soulage que partiellement et qu’il me faut subir. »
« MERCI est trop bref pour vous dire que j’ai le sentiment que ce séjour me prouve que la vie est belle. J’ai le sentiment de vouloir RE-VIVRE car la vie réserve de si extraordinaires choses » conclut Lucette.
Mission accomplie pour nos bénévoles des Petits Frères des Pauvres de Vendôme qui se sont investis pour réaliser ce rêve avant que la maladie n’handicape trop Lucette. Pour Lucette, ce « cadeau merveilleux » qu’elle a reçu lui donne des forces pour les jours où le moral sera en berne…