Le bénévolat pour les Petits Frères des Pauvres, Pascale l’a désormais inscrit dans son quotidien. Depuis qu’elle a poussé les portes des Petits Frères des Pauvres de Toulon en février 2022 pendant son année sabbatique, elle ne regrette pas son engagement. Elle visite deux personnes âgées accompagnées, Fatma et Colette, avec qui la relation s’est construite lentement. « Au début, il faut apprendre à se connaître, à s’apprivoiser. », note Pascale.
Avec Fatma, 62 ans, tout particulièrement, les échanges ont été complexes au départ… « Son parcours de vie rendait difficile la relation à l’autre et à la société en général. Le contact avec l’extérieur et le lien social s’étaient peu à peu étiolés, quasiment jusqu’à disparaitre. Une cassure s’était produite, provoquant une méfiance, une crainte de parler, d’être jugée, déçue… ».
Heureusement, au fil des visites de notre bénévole, la parole s’est libérée au sein du duo et le lien s’est noué peu à peu. « Quand la phase de dialogue s’est installée, est arrivée l’envie de partager ses joies, ses difficultés, ses souvenirs, bons ou mauvais. Parfois, l’évocation des mauvais moments entrainait la résurgence de quelques angoisses mais elle me disait son soulagement de pouvoir s’ouvrir ainsi, comme si un poids s’allégeait en elle : « Ce sont des choses sur ma vie que je n’avais jamais dites. Je ne sais pas pourquoi avec vous, j’arrive à parler ; ça fait du bien de pouvoir dire tout ça » », explique Pascale.
Une métamorphose des aînés isolés grâce au bénévolat
Pour cette personne isolée, les visites régulières de Pascale et son écoute ont permis de retrouver une confiance. Petit à petit, elle a accepté de sortir de chez elle et même de rencontrer d’autres personnes âgées accompagnées. « Prise dans la dynamique du groupe et heureuse de constater qu’on venait lui parler et qu’on écoutait ses réponses, la méfiance des débuts s’effaçait peu à peu. Elle s’est surprise à entrer naturellement dans les conversations. Et de me dire d’un franc et magnifique sourire « ça fait des mois, des années que je n’avais pas vraiment parlé avec d’autres personnes. C’est incroyable ! » ».
Pascale a bien vu les changements depuis ses premières visites aux deux dames qu’elle accompagne : elles ont retrouvé une certaine joie, se sont motivées à sortir de chez elles, et ont repris l’envie de s’occuper d’elles. « Grâce à la relation qui s’est développée (au cours de mes visites et aussi à l’occasion des activités collectives), cette personne que j’accompagne a retrouvé une forme de confiance en elle-même mais aussi le bonheur simple de partager avec les autres et d’être considérée pour ce qu’elle est. Nous sommes plusieurs à avoir perçu cette évolution et à nous réjouir de la joie qui se dégage d’elle désormais. »
Le bénévolat, une expérience gratifiante…
Si pour les aînés visités par les bénévoles des Petits Frères des Pauvres, la métamorphose est totale, qu’en est-il des bénévoles ? Que leur apporte cette expérience ? Pascale a bien voulu nous répondre… « Ça m’a apporté énormément de choses. J’ai l’impression que ça agrandit mon cœur ! C’est très gratifiant, il y a un vrai échange qui se met en place avec les personnes. Cela fait partie maintenant des choses qui sont intégrées dans ma vie et que j’ai du plaisir à faire. On se sent utile et sur la durée, ça reconnecte les personnes avec le reste du monde, avec la société au sens large ! »
En tant que bénévole, on a le sentiment qu’on ne fait rien d’extraordinaire (…) mais on s’aperçoit que pour la personne accompagnée, ces visites deviennent des moments « extraordinaires »
Et pour cause, les quelques heures de visites et d’écoute offertes par nos bénévoles aux personnes âgées isolées représentent beaucoup pour elles… « En tant que bénévole, on a le sentiment qu’on ne fait rien d’extraordinaire, qu’on se contente simplement d’être présent, de converser, d’avoir une écoute bienveillante… Mais on s’aperçoit que pour la personne accompagnée, ces visites deviennent des moments « extraordinaires », des moments qui viennent justement percuter cet ordinaire constitué de solitude, de perte d’envie d’accomplir jusqu’aux petits actes du quotidien. », précise notre volontaire.
Cette expérience de bénévolat chez les Petits Frères des Pauvres plait beaucoup à Pascale. Elle estime que chez les Petits Frères des Pauvres les relations de proximité qui se nouent avec les personnes âgées sont très gratifiantes. Elle apprécie également le cadre et l’organisation offerts par notre structure : « Dès le début, j’ai vraiment beaucoup apprécié la manière dont c’est structuré aux Petits Frères des Pauvres. C’est très organisé, très professionnel. Il y a des formations auxquelles on peut prétendre assez rapidement, il y a des chartes pour nous guider au début. J’ai aussi une bénévole référente, Annie, qui est un peu ma « coach » dès que j’ai un doute. (…) On n’est pas seuls… », ajoute-t-elle.
De quoi donner envie à Pascale de continuer à s’engager longtemps pour briser l’isolement des aînés, maintenant que la glace est brisée ! « Comme toute relation humaine, il faut du temps. Une relation ça se construit un peu sur la durée, ça évolue, il y a des recalages qui se font, il n’y a pas que des moments faciles. C’est pareil en amitié ou en amour. »
Si vous avez envie de rejoindre les Petits Frères des Pauvres et de nouer, vous aussi, de jolis liens avec des personnes âgées isolées, contactez-nous !
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