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Renaud : « Les Petits Frères des Pauvres vous font oublier que vous dépendez du RSA »

Renaud, 52 ans, fréquente l'accueil de jour des Petits Frères des Pauvres et participe aux activités. © Equipe Accompagnement vers le Logement Lyon
Renaud, 52 ans, fréquente l'accueil de jour des Petits Frères des Pauvres et participe aux activités. © Equipe Accompagnement vers le Logement Lyon

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Suivi depuis 2017 par l’équipe Accompagnement vers le Logement de Lyon (69), Renaud, 52 ans, exprime sa reconnaissance pour les Petits Frères des Pauvres où il trouve toujours du soutien et l’occasion de discuter autour d’un petit-déjeuner.

À Lyon, l’équipe Accompagnement vers le Logement des Petits Frères des Pauvres tient un lieu d’accueil de jour pour les personnes de plus de 50 ans à la rue ou mal logées. Au « Quai Gailleton », de nombreuses personnes viennent pour être orientées vers un hébergement, discuter ou participer aux diverses activités proposées. C’est le cas de Renaud, 52 ans, qui souhaitait au départ de l’aide pour un logement avant de finalement se raviser. 

« Lorsque j’ai quitté l’hôpital psychiatrique à ma demande, je me suis trouvé à la rue durant un mois entre avril et mai 2017. Je fréquentais quelques accueils de jour. C’est alors que j’ai rencontré Patrice, un autre sans-abri qui m’a parlé du Quai Gailleton. J’ai essayé et l’ai adopté parmi d’autres », se souvient Renaud.

Pour Renaud, ce local des Petits Frères des Pauvres représente un endroit où l’on peut souffler, sans craindre d’être jugé : « Au Quai Gailleton, je sais qu’on est accueilli sans chichi. Ici, contrairement aux courriers de la CAF et à ses guichetières, on sait vous faire oublier que vous dépendez du RSA. Les mots d’ordre sont convivialité, cordialité et bonne humeur ».

Lorsque les personnes désorientées rencontrent des soucis personnels, l’Association sait apporter du réconfort en offrant un accueil inconditionnel et une présence régulière afin de répondre aux demandes de soutien social et relationnel. « Quand on se retrouve à la rue, qu’on se découvre suicidaire, puis qu’on dépend au final des minimas sociaux, il est important de rencontrer partout un accueil professionnel. » confirme-t-il.

Au Quai Gailleton, je sais qu’on est accueilli sans chichi.

Une vie de bohème

Après une carrière dans l’Education Nationale en tant qu’enseignant dans le primaire, Renaud se décide à changer de vie en 2011 : « je vivais relativement dans le confort. J’avais une voiture, un logement. Puis je me suis rendu compte que j’en avais marre de cette vie. J’ai décidé de vivre autrement : sans voiture et avec le minimum. Ce fut une découverte pour moi : ne plus être encombré par le superflu, manger peu (car on mange trop) ».

Aujourd’hui, la vie de Renaud a changé du tout au tout. « Mes journées, je les passe à la bibliothèque, je vais de temps en temps au cinéma, je viens chez les Petits Frères des Pauvres et à d’autres accueils. Mais du jour au lendemain, je pourrais partir sans problème : mes affaires sont toujours prêtes, quelques livres pour m’accompagner et hop ! », affirme-t-il.

Toujours un livre sous le bras, Renaud se dit satisfait de cette vie d’artiste, libre et singulière. « Je suis parvenu à jongler avec 480 euros par mois. “Nous ne mangions qu’un jour sur deux“ disait Aznavour dans une célèbre chanson. C’est le bon temps de la Bohème que je retrouve Quai Gailleton à l’heure du petit-déjeuner » conclut-il.

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Audrey Achekian
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