C’est avec la vive volonté de combattre l’isolement des personnes âgées que Sophia, 34 ans, s’est engagée pour devenir bénévole pour les Petits Frères des Pauvres. Intégrée au sein de l’équipe Lyon Ouest (69) depuis juin 2019, elle a d’abord accompagné une dame âgée en Ehpad jusqu’à son décès en mai dernier. « Nous avons été présents, avec 3 bénévoles, à son enterrement. Nous avons fait venir des fleurs. Elle n’est pas partie toute seule. Pourtant, nous étions début mai, avec des contraintes sanitaires encore assez strictes… C’est quelque chose que j’apprécie vraiment dans l’Association. », souligne-t-elle.
Un bénévolat malgré les contraintes sanitaires du Covid-19
Alors que Sophia n’a pas pu poursuivre les visites pour la dame qu’elle accompagnait lors du premier confinement car elle était en Ehpad, elle invite aujourd’hui à se poser des questions sur la situation des personnes âgées pendant cette crise : « On en a parlé d’ailleurs avec l’équipe médicale pour la personne que j’accompagnais en Ehpad parce qu’on ne soupçonnait pas qu’elle allait partir, sans Covid, sans rien. Donc, on suppose que ce soit l’éloignement qui l’ait déboussolée. Son décès a été quand même quelque chose d’impactant. On se confine, on se protège mais en même temps, il y a des gens qu’on ne protège pas… ça remet encore une fois l’isolement sur la table. »
Depuis quelques mois, Sophia accompagne Jean, 68 ans, qui vit en structure autonome. Heureusement, les visites peuvent se poursuivre pour lui. « J’ai demandé à Jean s’il souhaitait que je poursuive les visites et nous avons convenu tous les deux, que si le masque était là, que si nous faisions attention, il n’y avait pas de souci. La structure où il vit a accepté qu’on entre à condition de s’identifier. Donc je continue à le voir. », précise Sophia.
Entre bénévole et personne âgée, une belle relation
Une jolie relation s’est nouée entre la bénévole et l’aîné basée sur le respect et l’échange. « Il y a quelque chose qui m’émeut, c’est qu’il a un grand vécu. D’origine libanaise, il est en France depuis une quarantaine d’années. Il a travaillé dans plusieurs pays et a fait beaucoup de choses dans sa vie », décrit Sophia.
Moi je lui apporte du temps et de la discussion et lui en échange, m’apporte tout ce savoir
Pendant leurs rencontres, Sophia a le sentiment que chacun apprend de l’autre : « Pour moi, l’accompagnement, il est dans les deux sens. Lui à sa manière, en racontant son passé, en le revivant, m’apporte beaucoup. Moi je lui apporte du temps et de la discussion et lui en échange, m’apporte tout ce savoir. Au-delà de l’accompagnement que je lui apporte, lui-aussi m’apprend des choses. Il y a un vrai échange qu’on n’aurait peut-être pas avec des personnes lambda. »
D’ailleurs, Jean semble avoir le même avis que notre bénévole… « Jean me l’a dit la dernière fois : « On vous prend de votre temps mais en même temps, vous savez le donner avec amour. C’est ça que j’aime chez vous Petits Frères des Pauvres ! Vous avez envie de venir ! ». J’ai trouvé ça très touchant parce qu’il a compris pourquoi on venait et il sait s’approprier ce temps pour échanger, chose qu’il ne fera peut-être pas dans la semaine. » se rappelle-t-elle.
Grâce à ces 6 premiers mois passés dans l’Association, Sophia a pu faire de belles rencontres et aussi affiner un projet professionnel. Elle monte désormais une entreprise dans l’accompagnement. Le bénévolat chez les Petits Frères des Pauvres, une expérience enrichissante !
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