Alexandre, 22 ans et Daniel, 82 ans. 60 ans séparent le bénévole et son aîné mais… l’amitié n’a pas d’âge ! Depuis septembre 2020, Alexandre visite une fois par semaine Daniel qui vit au sein d’une Maison d’Accueil pour Personnes Agées (MAPA). Ses visites ne se sont pas arrêtées pendant le confinement, sauf depuis quelques jours car Daniel a attrapé le Covid-19. « J’appelle les médecins tous les deux jours pour avoir de ses nouvelles. Aux dernières nouvelles, il a été placé dans un service de repos, donc son état s’est amélioré. Au départ, c’étaient donc des visites mélangées à quelques appels téléphoniques et là, j’appelle les médecins car il n’était pas en état de téléphoner. », décrit le bénévole.
Des visites riches d’échanges…
Habituellement au cours des visites, le duo profite de ce temps pour discuter, échanger et rire… « Ce qui me marque à chaque fois, c’est le sourire de Daniel. On se retrouve souvent à rire ensemble et c’est quelque chose d’important. », observe Alexandre.
Les deux compères parlent aussi de tout et de rien : « globalement, on parle de ce que je fais dans la vie. Il me pose des questions sur ma vie personnelle : si j’ai des frères et sœurs, comment va ma copine, mon travail… il me dit que je suis grand. Quand je lui pose des questions, on parle de sa passion pour la danse, pour les filles… ».
Ce qui me marque à chaque fois, c’est le sourire de Daniel.
Sans oublier, les projets un peu fous de Daniel… « Daniel pense qu’il va sortir prochainement de sa MAPA donc il a des rêves plein la tête. Il a 82 ans, il n’est plus trop en bonne forme physique mais pour lui, il va sortir demain et s’acheter une moto, un camping-car… Donc moi je l’écoute et je le laisse rêver ».
Entre bénévole et aîné, un enrichissement mutuel
Pour Alexandre et son grand-frère bénévole à Toulouse (31), qui ont décidé de s’engager au sein de l’Association après le décès de leurs grands-parents il y a moins d’un an, ce bénévolat est très enrichissant. « Ce qui me plait, c’est un enrichissement à la fois personnel mais aussi collectif car on apprend l’un de l’autre. Daniel me partage son expérience de vie, ce qu’il a vécu, son ressenti… Je me nourris de ça, c’est très enrichissant. Puis le fait de discuter, cette vie sociale… ça me plaît de parler à d’autres personnes qu’à des jeunes aussi ! J’ai 22 ans donc ça change de discuter avec des personnes qui n’ont pas le même âge que moi ! », avance-t-il.
Ce qui me plait, c’est un enrichissement à la fois personnel mais aussi collectif car on apprend l’un de l’autre.
Quant à Daniel, il est possible que la jeunesse d’Alexandre le replonge dans ses propres souvenirs… « Lui, ça lui a vraiment plu le fait que je sois jeune. Je pense que ma jeunesse lui a aussi permis de se remettre à ma place et de se souvenir quand lui était jeune. C’était au contraire une belle opportunité et l’occasion de nouer des liens ! », suppose le bénévole.
Grâce au bénévolat, une relation intergénérationnelle
Pour un jeune, la compagnie d’une personne âgée ne serait-elle pas ennuyeuse ? Alexandre s’exclame « Au contraire, c’est ce qui est attirant dans la vie, ce sont les différences ! Si dans la vie, on va toujours vers les personnes avec qui on a tout en commun, on a toujours les mêmes sujets de discussion. Ce n’est pas aussi enrichissant. »
Le bénévole estime justement que sa relation avec Daniel est riche des différences qu’ils cultivent et sur lesquelles ils peuvent échanger : « Les personnes âgées ont énormément de choses à nous apporter par leurs différences, elles n’ont pas la même vision que nous, ne sont peut-être pas toujours au fait des dernières actualités mais c’est toujours intéressant d’avoir le ressenti de personnes qui elles, ont vécu depuis longtemps, et sont passées par des chemins que nous devrons emprunter à notre tour plus tard. On a beaucoup à apprendre et eux aussi, elles ont à apprendre de nous ! Ça recréé des liens que certaines personnes peuvent parfois sous-estimer. »
À LIRE AUSSI :
- Baptiste et Joseph, 2 frères devenus bénévoles pour lutter contre l’isolement pendant le confinement
- Sophia, bénévole : une expérience riche en belles rencontres
- Barbara, bénévole : « tous ensemble pour créer un collectif »
- Joelle, bénévole : « passer des coups de fil aux aînés en période de crise, c’est d’autant plus important »