Selon l’étude des Petits Frères des Pauvres / CSA Research (septembre 2019), si le risque d’isolement n’est pas plus fréquent en zone urbaine qu’en zone rurale, il est cependant plus prononcé dans les « Quartiers de la Politique de la Ville » (QPV) et dans les petites agglomérations de 2 000 à 20 000 habitants.
En effet, les QPV sont ceux qui présentent le risque d’isolement le plus fort pour les personnes âgées. Pourquoi ? Elles sont moins attachées à leur logement (41 % vs 57 % en moyenne nationale), à leur commune (27 % vs 43 % en moyenne nationale), et craignent davantage de ne pas pouvoir vieillir sereinement.
Pour Aline, 81 ans, qui est revenue habiter à Saint-Denis à la retraite, y vieillir n’est pas satisfaisant… « Je suis trop fragile. Saint-Denis, ce n’était pas le bon endroit pour y vivre. J’aimerais bien aller vivre ailleurs mais je ne suis pas combative », avoue-t-elle.
Les personnes âgées, oubliées des Quartiers de la politique de la ville
Au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville, l’isolement des personnes âgées s’ajoute à des problématiques sociales qui renforcent leur solitude. « Je suis venue ici parce que j’étais obligée, j’avais pas le choix. J’ai une petite retraite de 800 €, je ne peux pas aller ailleurs », regrette Aline.
Dans des quartiers où les habitants font face à des situations de vie complexes, où les politiques publiques sont axées sur les jeunes, les personnes âgées ne trouvent pas leur place.
Installée dans un environnement qu’elle n’a pas choisi, Aline se plaint de son appartement mais aussi de l’ambiance dans l’immeuble : « Mon logement ne me plaît pas. Ici, je suis malheureuse comme une pierre. Il y a beaucoup d’agressivité, d’insécurité, même ici, dans l’immeuble. » décrit-elle.
Quartiers politique de la ville : un souhait plus fort d’en partir
D’après l’étude des Petits Frères des Pauvres / CSA Research (septembre 2019), les résidents des quartiers de la politique de la ville, les locataires de HLM et les Franciliens ont plus envie que les autres de partir vivre ailleurs ! C’est le cas d’Aline : « Je me sens mourir ici. Je me bourre d’anti dépresseurs. Je me cramponne, y’a des fois, je me dis je vais pas tenir (…) Partir d’ici, quitter Saint Denis, ça me plairait. Ça ne me ferait pas peur. »
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* Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) : les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont des territoires d’intervention du ministère de la Ville, définis par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014.