À 78 ans, Fanny se retrouve isolée dans un petit village de la Creuse, après la mort de son mari. Accompagnée par les Petits Frères des Pauvres, elle a été sollicitée pour témoigner sur son quotidien en milieu rural dans le cadre de notre récente étude.
Dans la Creuse, où elle a déménagé il y a 30 ans, elle regrette sa solitude : « Ce qui ne me plaît pas ici, c’est la solitude. La solitude, c’est mortel », affirme-t-elle.
Un manque de commerces en zone rurale
Comme 46 % des habitants des zones rurales, Fanny constate la fermeture des commerces dans son village : « Ils ont vidé tout ce qui était l’ancien Guéret, c’est-à-dire qu’il y avait des boutiques, au moins cinq chausseurs. Maintenant, ils ont trouvé intelligent de déménager le vieux Guéret et de le monter là-haut en zone, c’est ridicule. Ils ont fait des longées de magasins avec des galeries, c’est ridicule », s’exclame-t-elle.
Zone rurale : un manque de transports
Ce phénomène de raréfaction des commerces de proximité, des services publics ou encore des transports est encore moins supportable depuis qu’elle ne peut plus conduire « J’angoisse à la maison parce que je ne peux plus sortir. Je ne peux plus rouler en voiture (…). Avant j’avais ma voiture, je pouvais aller au cimetière, je pouvais descendre faire mes courses » explique-t-elle.
Désormais, son quotidien est semé d’embûches : « Ici le problème c’est l’isolement. Il faudrait qu’il y ait des transports. Ils ont mis un petit car, il nous amène jusqu’à la gare. À partir de la gare, il faudrait que je descende à pied, donc ça fait un kilomètre pour aller jusque chez Leclerc », regrette-t-elle.
À la campagne, des voisins plus solidaires ?
Selon l’étude Petits Frères des Pauvres / CSA Research (septembre 2019), les territoires ruraux sont ceux où la solidarité et les relations de voisinage sont les plus importantes : 70 % des personnes interrogées habitant en zones rurales considèrent que les gens sont solidaires entre eux.
Toutefois, 44 % des habitants en zones rurales n’ont pas de relations régulières de voisinage (vs 50 % dans les grandes agglomérations). C’est le cas de Fanny, qui bien qu’elle connaisse ses voisins, ne peut pas compter sur eux au quotidien : « au village les gens sont chacun chez soi, chacun pour soi. »
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