Souffler ses bougies et partager un gâteau. Pour les 300 000 personnes âgées isolées en France qui n’ont plus aucun contact avec personne, leur anniversaire n’est plus synonyme de fête. Ce jour-là, le poids de la solitude se fait plus lourd encore.
Mais pour Paulette, bientôt 87 printemps, son anniversaire est de nouveau l’occasion de se réjouir. Après le décès de son mari et une opération du col du fémur qui l’empêche de se déplacer, Paulette se retrouve isolée. Elle ne peut plus sortir seule et son village sans aucun commerce la prive de relations humaines. Grâce aux Petits Frères des Pauvres de Loire Vignoble, qui la visite toutes les semaines depuis 10 ans, elle a repris goût à la vie.
Pleurer de joie pour son anniversaire
« Pour ses 77 ans, nous lui avions organisé un anniversaire surprise. Avec mon binôme, nous avions emmené un gâteau », explique Annie, sa bénévole.
« J’étais partie toute la journée au Prieuré Saint-Pierre à Vertou avec l’équipe des Petits Frères des Pauvres. Quand je suis rentrée chez moi le soir, Annie et Huguette étaient cachées dans mon salon. J’ai vraiment été très surprise. C’était la première fois qu’on me fêtait mon anniversaire ! », sourit Paulette.
Pour ses 80 ans, la folle équipe recommence : une fête surprise est organisée au restaurant : « le neveu d’une amie devait m’emmener acheter des rideaux mais en fait nous sommes allés dans une crêperie. Je suis vraiment tombée dans le panneau ! Là-bas, toute l’équipe des Petits Frères des Pauvres, des personnes accompagnées et ma belle-fille m’attendaient. J’étais tellement surprise que j’en ai même pleuré de joie ! », se rappelle-t-elle.
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Les Petits Frères des Pauvres, du baume au cœur
Pour Paulette, les Petits Frères des Pauvres ont été une vraie bouffée d’oxygène ! Désormais, elle parle, sort, part en vacances… « Les Petits Frères des Pauvres, ça m’est très précieux. Avant je ne parlais plus… et c’est Annie qui m’a fait faire la première marche après mon opération du fémur », remercie Paulette.
Elle nous dit souvent que si nous n’étions pas là, elle se serait laissée mourir
Grâce à cet accompagnement, Paulette profite de la vie ! « Quand je l’ai rencontrée, Paulette était effacée et semblait éteinte », se souvient Annie. Puis, petit à petit, elle se métamorphose… « Pour sa première sortie collective, à Pâques, elle avait été chez le coiffeur, chose qu’elle ne faisait plus depuis des années. Elle est redevenue coquette maintenant ! » ajoute-t-elle.
A 87 ans, Paulette a véritablement retrouvé l’envie de vivre. « Paulette a eu pas mal de problèmes de santé. Elle nous dit souvent que si nous n’étions pas là, elle se serait laissée mourir… Maintenant, c’est une battante et elle a décidé qu’elle voulait profiter de la vie jusqu’à la fin ! », indique Annie.
« Ça me met du baume au cœur. Les Petits Frères des Pauvres m’ont apporté beaucoup de choses. J’ai dû mal à m’exprimer tellement c’est fort pour moi. Je revis grâce à vous », avoue de son côté Paulette.