En France, une étude Petits Frères des Pauvres/ Institut CSA de 2021 estime que 2 millions de personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées de leurs familles et de leurs amis. Parmi elles, 530 000 sont dans un isolement extrême et ne rencontrent quasiment jamais ou très rarement d’autres personnes. Elles sont en situation de « mort sociale ».
La différence entre le sentiment de solitude et l’isolement
Pour bien comprendre le phénomène de l’isolement, il est important de bien faire la différence entre le sentiment de solitude et l’isolement social.
La solitude désigne « l’état de quelqu’un qui est seul momentanément ou habituellement » (Larousse) et elle est parfois choisie. Elle n’est pas forcément non plus génératrice de malheur et de souffrance… Pour certains, elle permet de se recentrer sur soi, de réfléchir, méditer… Ainsi, le sentiment de solitude se caractérise par le ressenti subjectif des personnes. On peut se sentir seul et abandonné alors qu’on a de la famille et inversement, ne pas avoir de proches et pourtant, ne pas souffrir de solitude.
En revanche, « l’isolement social est la situation dans laquelle se trouve la personne qui, du fait de relations durablement insuffisantes dans leur nombre ou leur qualité, est en situation de souffrance et de danger », selon le Conseil Economique, Social et Environnemental. C’est-à-dire que les personnes isolées n’ont pas ou peu de relations au sein des principaux réseaux sociaux (familial, professionnel, amical, voisinage, associatif…) et souffrent de cette situation imposée.
« Inévitable solitude, elle est constitutive de la condition humaine et peut même devenir enviable, elle est même nécessaire parfois pour que l’intime puisse exister… Redoutable isolement, il est en effet fragilisation ou rupture du lien social, des relations sociales, affectives, amicales, etc… », résume Michel Billé, sociologue spécialiste du grand âge et du vieillissement.
Je connais la solitude. La solitude, elle est très dure. C’est une sensation de mourir. Parfois, on perd espoir et on ne pense plus à rien.
Pierre, 69 ans.
Les chiffres de l’isolement en France
Selon l’étude Petits Frères des Pauvres/ Institut CSA (2021), cette solitude touche davantage certains profils : les femmes, les personnes du grand âge, vivant seules, isolées des cercles de sociabilité.
Il existe également un lien avec l’endroit où l’on vit : « Le ressenti de la solitude semble moins fort en milieu rural avec un isolement très objectif. En ville, la proximité est présente dans un immeuble, dans un quartier, mais le sentiment de solitude se fait plus fort car on ne fait pas attention à l’autre. », observait Jean-Louis Wathy, délégué général adjoint des Petits Frères des Pauvres dans le 3e rapport de notre Association « Isolement et territoires ».
Quelles sont les conséquences de l’isolement ?
L’isolement social entraine une perte d’identité et d’égalité dans la société. Celui qui reste seul se sent banni. Déprime, perte de l’estime de soi, honte… autant de sentiments que doivent affronter ces personnes. Plusieurs études montrent également que de nombreuses maladies seraient aggravées par l’isolement social.
Je suis isolé et je me sens seul : quelles solutions ?
Les Petits Frères des Pauvres accompagnent des personnes âgées isolées quel que soit leur lieu de vie, dans toute la France. Ces visites permettent de recréer du lien social, essentiel pour retrouver une dynamique de vie !
Vous souffrez de solitude ? Vous êtes isolé ? Contactez nos équipes locales pour parler de votre situation et bénéficier d’un accompagnement personnalisé par nos bénévoles. Vous pouvez également appeler notre ligne téléphonique Solitud’Ecoute pour une écoute gratuite, anonyme et confidentielle au 0 800 47 47 88.
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