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Comme Elisabeth, certaines personnes âgées vivent bien le confinement : « j’ai gardé ma bonne humeur ! »

Elisabeth vit plutôt bien le confinement, contrairement à d'autres personnes âgées. Photo d'illustration : © Ulza- Shutterstock.com
Elisabeth vit plutôt bien le confinement, contrairement à d'autres personnes âgées. Photo d'illustration : © Ulza- Shutterstock.com

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À 63 ans, Elisabeth est une pétillante Parisienne qui, contrairement à d’autres personnes âgées, vit plutôt bien les mesures de confinement car elle s’estime chanceuse d’être autonome et profite des petits plaisirs qui sont à sa disposition. Sa philosophie ? Penser à ceux qui sont « pire » qu’elle et aider ceux qui sont dans le besoin. Entretien.

Au téléphone, c’est d’une voix enjouée et rieuse qu’Elisabeth nous confie qu’elle vit « très bien le confinement ». Son secret ? « Parce que j’ai gardé ma bonne humeur ! » s’esclaffe-t-elle. 

Et sa bonne humeur, elle n’en démord pas ! Pourtant, la vie n’a pas toujours été rose pour cette dame de 63 ans qui est désormais relogée dans un logement social. Accompagnée par les Petits Frères des Pauvres du 11e arrondissement de Paris, « Elisabeth pense qu’elle n’a jamais à se plaindre. Elle se dit « chanceuse » surtout depuis qu’elle connait les Petits Frères des Pauvres », explique Philippe, bénévole.

Une autonomie qui rend plus facile le confinement

Elle explique aussi vivre relativement bien le confinement grâce à son environnement : « dans l’immeuble où j’habite, il y a un jardin intérieur. Ce qui fait que même les jours où je ne sors pas, je peux échanger quelques mots de loin avec les voisines dans ce jardin ». Il y a également la présence de ses deux chats, Charly et Nina, qui sont d’un grand réconfort… pour tous : « Les locataires aussi sont très contents de les avoir car ils se promènent dans le jardin, tout le monde les adore ! Au moins, ça leur fait du bien aussi, je suis contente ! »

Les journées d’Elisabeth sont généralement bien remplies : « Le matin, je vais faire des courses. Pas tous les jours, bien sûr mais ce matin oui. Généralement, je vais quand même chercher le pain quotidiennement pour marcher un petit peu. En fin de matinée, je cuisine. L’après-midi, quand il fait beau, je reste dans le jardin. Sinon je bouquine. Le soir, je regarde la télévision. Il y a aussi les bénévoles des Petits Frères des Pauvres qui m’appellent ou moi je les appelle. »

Je pense que le confinement ne me dérange pas car je suis autonome

Pour Elisabeth, les mesures de confinement ne sont pas vécues trop difficilement : « Je pense que ça ne me dérange pas car je suis autonome. Par rapport à certaines personnes qui n’arrivent pas à marcher, moi j’ai de la chance, je peux bouger ! D’autres personnes que je connais par l’intermédiaire des Petits Frères des Pauvres ne peuvent pas sortir, pour leurs courses c’est compliqué : pour eux, ça doit être triste. »

Elisabeth, une personne altruiste

Convaincue qu’elle n’est pas à plaindre, Elisabeth confiera d’une voix triste : « Dans ces cas-là, on pense beaucoup aux autres. Mes parents m’ont élevé comme ça, c’est resté. Il faut penser aux autres. Comme je le disais à une bénévole de l’Association, c’est maintenant qu’il faut être solidaire ! Ce n’est pas quand cela sera fini. Par exemple, j’ai une amie qui n’avait pas d’attestation, je suis allée lui faire des photocopies. Dans la vie, il faut s’entraider, surtout dans ces moments ! ».

Questionnée sur la date incertaine de la fin du confinement pour les personnes âgées, elle répond, sincèrement touchée : « Moi, ça ne me dérange pas car je suis à la retraite. Je pense surtout aux gens qui doivent aller travailler, à ceux qui ont des enfants. Je m’inquiète pour les petits commerçants… car c’est grave s’ils n’ouvrent pas. Je pense aux autres les pauvres ! »

Profiter des petits plaisirs de la vie

Mais si aujourd’hui Elisabeth s’accommode tant bien que mal de la situation, qu’elle peut sortir faire ses courses, reçoit les appels téléphoniques des bénévoles des Petits Frères des Pauvres pour briser sa solitude, elle a tout de même hâte de retrouver une vie normale. « Vivement que ça se termine tout ça », souffle-t-elle. 

Profondément joyeuse et coquette, elle a très envie de pouvoir faire les magasins de vêtements : « C’est ça les femmes ! » commente-t-elle en riant. Elisabeth espère aussi retrouver la vie de quartier qu’elle a l’art d’apprécier : « rien que de marcher dans la rue, voir les terrasses remplies, voir des jeunes et des moins jeunes, tout le monde heureux, ça égaye la vie, ça fait plaisir ! Comme on dit, les petits plaisirs de la vie… »

 

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Audrey Achekian
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