Imaginer le lieu de vie idéal. C’est le jeu auquel se sont prêtées plus de 1500 personnes âgées qui ont participé à la dernière étude des Petits Frères des Pauvres/CSA Research « Solitude et isolement : quels liens avec les territoires ? ». Pour réduire leur isolement et se sentir intégrées dans la société, nos aînés ont évoqué les défauts actuels de leur lieu de vie.
Qu’elles vivent en milieu urbain ou en zone rural, les personnes âgées éprouvent des difficultés dans leur quotidien. Questionnées sur ce qu’il leur manque le plus sur leur territoire, elles ont établi des priorités parmi certains critères.
Un lieu de vie avec des commerces de proximité
Avant je pouvais prendre ma voiture, si j’avais besoin d’aller à la mairie ou la Poste, j’y allais. Maintenant je suis tributaire de tout
Des transports en commun adaptés aux personnes âgées
2e priorité pour nos aînés, notamment à la campagne : plus de transports en commun, qui soient également adaptés aux personnes à mobilité réduite.
Ici le problème c’est l’isolement. Il faudrait qu’il y ait des transports.
Fanny, 78 ans, qui vit dans un village de la Creuse.
La désertification médicale, un souci pour nos aînés
Médecins, kinésithérapeutes, pharmaciens… autant de professions indispensables au quotidien des personnes âgées, aussi bien en zone rurale qu’en milieu urbain. C’est la 3e priorité formulée par nos aînés.
Je suis arrivée ici, je n’avais pas de médecin traitant. Certains ont trop de patients, d’autres partent à la retraite, d’autres n’ont pas de remplaçant, d’autres ne font aucun déplacement, d’autres ont un escalier, etc. Vous vous rendez compte !? C’est honteux de laisser les gens comme ça.
Florence, 62 ans, qui habite dans Paris.
Les personnes âgées, exclues du numérique et des services publics
Alors que ce sont toujours plus de 3,9 millions de personnes âgées qui n’ont pas du tout accès aux nouvelles technologies selon un rapport des Petits Frères des Pauvres en 2018, l’exclusion numérique et la dématérialisation des services publics sont regrettées par nos aînés qui réclament un meilleur réseau de téléphonie mobile, un meilleur accès à internet et la présence des services publics.
Je n’ai pas Internet. Ça va faire six ans, quand la Poste a lancé sa première tablette, j’ai voulu l’essayer parce qu’ils la laissent un mois chez la personne, je me suis dit que j’aurais le temps d’apprendre à la manipuler. Ils sont venus, mais leur tablette est faite avec SFR, SFR n’est pas pris en charge ici, donc je n’ai pas Internet.
Mireille.
Des lieux d’animation pour les personnes âgées
Pour se divertir et se cultiver, nos aînés souhaitent plus de lieux culturels et des lieux de convivialité. À cet effet, les Petits Frères des Pauvres ont lancé plusieurs initiatives comme deux cafés solidaires dans Paris ou des camions-cafés itinérants.
Enfin, la présence d’espaces verts est considérée comme la dernière des priorités.
Nos aînés, intégrés dans la vie de société
Pour nos aînés, il est donc essentiel de vivre à proximité des commerces, de pouvoir utiliser facilement les transports en commun et de pouvoir se déplacer aisément en ville (présence de bancs, trottoirs, passages protégés). Ils ont aussi besoin de compter sur des professionnels de santé près de chez eux. L’accès au réseau mobile et à Internet ainsi qu’aux services public sont plébiscités. Enfin, nos aînés aimeraient pouvoir fréquenter des lieux culturels et conviviaux pour animer leurs journées.
Pour réunir ces conditions, il est essentiel que les habitats des personnes âgées soient intégrés dans la société et adaptés à leurs besoins. « Arrêtons de construire des établissements en périphérie des centres, permettons aux aînés d’être dans des lieux qui correspondent à leur désir d’appréhender le mouvement qui est autour d’eux. Des logements en retrait, au calme, ne correspondent pas forcément au choix d’une personne âgée qui a envie de voir du monde et d’être dans la vie qui bouge tout autour d’elle. C’est la même chose dans l’habitat social ou dans le monde rural, proposons des logements qui permettent à la personne de rester dans la vie de la cité ou du bourg », s’exclame Jean-Louis Wathy, delégué général adjoint des Petits Frères des Pauvres.
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