Joëlle, bénévole : « passer des coups de fil aux aînés en période de crise, c’est d’autant plus important »

Joëlle, 69 ans, a téléphoné à Augusta, 90 ans, pendant tout le confinement. © Marion Dunyach / Petits Frères des Pauvres
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Joëlle, 69 ans, est bénévole pour les Petits Frères des Pauvres d’Avignon (84) depuis 3 ans. Elle accompagne notamment Augusta, 90 ans. Pendant le confinement, ses visites ont été suspendues au profit d’un accompagnement téléphonique. À l’occasion de la journée mondiale du bénévolat ce 5 décembre, elle évoque cette période de crise sanitaire qui l’a particulièrement marquée.

À 69 ans, Joëlle vit une retraite active. Elle s’investit pleinement dans son bénévolat pour les Petits Frères des Pauvres d’Avignon (84) pour lequel elle visite deux personnes nonagénaires. « Je passe une après-midi par semaine avec chacune pour échanger, discuter. Je vais aussi une fois par mois à l’Ehpad visiter une dame que j’accompagnais avant. », détaille-t-elle.

Elle accompagne notamment Augusta, 90 ans, qui compte beaucoup sur la bénévole : « Sans Joëlle, je serais perdue. Je suis très sérieuse. Sans elle, je serais carrément foutue. Elle fait mes papiers, mes courses, et elle me supporte. », admet-elle sans ambages.

Mais le premier confinement a bousculé ce quotidien… « Je vis mal cette période parce qu’on a l’interdiction de rendre nos visites habituelles aux personnes qu’on accompagne, et j’ai le sentiment de les abandonner. », déplore Joëlle, le cœur lourd. 

Pour maintenir le lien social coûte que coûte, les missions de l’Association se sont réorganisées autrement. Les appels téléphoniques ont pris le relai des visites physiques : « Maintenant je passe en plus une après-midi par semaine au bureau de l’Association pour appeler les personnes âgées accompagnées par l’équipe et voir si tout va bien. Nous parlons de ce qu’elles ont lu ou regardé à la télévision, c’est un autre rapport que j’entretiens avec elles », explique-t-elle.

Le téléphone, un autre moyen de maintenir le lien avec les aînés

Joëlle se rend bien compte que ces appels téléphoniques sont cruciaux en cette période de crise sanitaire. Elle observe : « Aller les voir physiquement, c’est une façon de stimuler les personnes âgées, et ne plus voir personne c’est très lourd pour elles. Passer des coups de fil, c’est d’autant plus important dans cette période mais ça ne suffit absolument pas. Cette situation creuse l’isolement. Notre rôle est très important aujourd’hui mais il est difficile à mettre en place et à appliquer. »

Pendant ce deuxième confinement, les visites des bénévoles ont pu reprendre en accord avec les personnes âgées et en respectant les mesures sanitaires. Les appels téléphoniques se poursuivent toujours en complément. 

 

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